Récit de vie – Nous sommes une espèce animale migrante
cedie | Louvain-la-Neuve
Depuis mars 2023, les Cahiers proposent chaque mois le récit d’un des membres de l’EDEM et son projet de recherche. Ces récits partagés visent à montrer comment un projet émerge, évolue et interagit avec les autres et la société. Le projet est soutenu par UCLCulture. Les récits ont été recueillis au cours d’entretiens avec Béatrice Chapaux. Ces entretiens commencent par cette question : quelle est votre première expérience de migration ou quelle en est votre représentation et comment celle-ci a évolué depuis que vous avez rejoint l’équipe de recherche l’EDEM ? Les récits peuvent prendre la forme d’un texte écrit, d’un podcast ou d’une vidéo.
Durant toute mon enfance[1], j’ai vu ma mère pleurer quand arrivaient les lettres de France. Je ne me rendais pas compte de ce qui se passait, je ne réalisais même pas que ma mère, qui est française, et mon père, qui est canadien, venaient de deux pays différents et que les pays étaient séparés par un océan. Chaque été, nous allions en France, voir les grands-parents, c’était pour moi un même territoire, la famille.
Mon père est né en Saskatchewan, dans les plaines du milieu du Canada. Ma grand-mère venait de Plessisville au Québec, elle avait été éduquée par les Ursulines, et devenue institutrice, avait été envoyée à Gravelbourg, comme en mission. Mon grand-père était américain. Son père n’étant pas l’aîné, il n’avait sans doute hérité de rien et était parti aux États-Unis chercher fortune ; des terres étaient offertes à ceux qui s’engageaient dans les armées du Nord pendant la guerre civile américaine. Mon grand-père est né dans une ferme à Saint-Paul au Minnesota, mais il a été envoyé à Saskatoon pour faire des études de droit. Devenu l’avocat du village de Gravelbourg, il y a épousé l’institutrice. Mon père a fait des études de droit à Montréal et a réalisé son doctorat à Paris. J’ai moi-même réalisé le mien à l’université de Paris I, qui est l’université héritière de la sienne. Avec l’aide d’un psychologue, j’ai réalisé combien mon histoire familiale est nourrie d’histoires et de légendes de mobilité et de migration. Mes parents se sont mariés en 1959. Ils s’étaient rencontrés lors d’un pèlerinage en Terre Sainte en 1953. Mon père, pauvre comme Job, finançant ses études grâce à des bourses, voyageait en première classe avec l’Église canadienne qui était à l’époque encore riche et impériale. Ma mère, fille d’un riche industriel du 16e arrondissement de Paris, était venue avec l’Église de France en troisième classe.
La légende familiale raconte qu’elle a fait part au dominicain qui dirigeait le pèlerinage, très bel homme, de son souhait de visiter la Casbah de Jéricho. Il lui a présenté mon père. Leurs fiançailles ont duré six ans, mon père ne voulant pas se marier avant d’avoir apuré ses dettes.
Quand mes parents se sont mariés en France, ma mère a reçu une dot. Le notaire mit 25 minutes à énumérer la liste de son trousseau, notamment les draps et tabliers des domestiques (que mes parents n’eurent jamais), et un petit paquet d’actions des mines du Katanga qui, dans les mois suivant le mariage, perdit toute sa valeur avec l’indépendance du Congo et ses nationalisations. Quand est arrivé le tour de mon père, le notaire a usé de la formule d’usage en de telles circonstances et indiqué qu’il apportait « ses hardes et linges », point. Sur toutes les photos du mariage, ma grand-mère tire la tête. Mes grands-parents avaient d’ailleurs offert discrètement à leur fille le ticket retour, « au cas où ». Ma mère a maintenant 93 ans. Quand elle a commencé à décliner, elle nous disait « je ne sais pas ce que je fiche dans ce pays ». Nous lui répondions « tu t’y es mariée, tu y as eu trois enfants ». Immanquablement, elle nous répétait « tout de même, je ne sais pas ce que je fiche dans ce pays ».
Quand j’ai commencé le droit à l’université de McGill, je voulais être avocat d’affaires et avoir une grosse BMW. J’ai réalisé le parcours qui me permettait d’atteindre cet objectif. En même temps, en tant que binational, j’avais la possibilité de réaliser des études (DEUG, licence et maîtrise) à Bordeaux par correspondance. J’ai ensuite fait à l’université de Paris 1 un DEA en droit commercial et ai réalisé que la matière m’ennuyait à mourir. Après avoir connu une crise morale, j’ai opéré un virage. Le laboratoire de sociologie juridique de l’université de Paris 2, fondé par le doyen Jean Carbonnier, m’offrit l’ouverture à laquelle j’aspirais[2]. Quand je m’y suis présenté pour devenir assistant de recherche, son directeur, le Pr François Terré[3], m’a demandé si je voulais travailler sur la santé mentale ou sur l’immigration. Pris de court, j’ai mis trois secondes pour répondre : « l’immigration ? ». Ce fut ma rencontre officielle avec la migration. Je sais aujourd’hui que cette réponse était beaucoup moins irréfléchie qu’il n’y paraissait.
Une recherche financée par le Commissariat général du plan français était en cours sur l’application des politiques sociales aux jeunes immigrés et nomades de 16 à 25 ans. La question était de déterminer les conséquences sur ces derniers des politiques générales (sont-ils oubliés ?) et spécifiques (sont-ils marginalisés ?). Les terrains de recherche étaient deux villes de la région parisienne : Dreux, qui venait de tomber au Front national, et Trappes, vieille ville communiste. Dans les deux villes, il y avait une importante communauté de migrants. J’ai rencontré des représentants des différents ministères et administrations (Affaires sociales, Emploi…) et des acteurs de terrain qui en connaissaient la vie souterraine, comme les institutrices et éducateurs de rue. J’ai découvert que l’immigration était une question juridique, alors que le droit de l’immigration n’existait pas encore vraiment comme discipline. Un an plus tard, j’ai formalisé mon sujet de thèse : « La condition juridique du demandeur d’asile en droit comparé : droits international, français et canadien ». C’est au cours de ce travail doctoral que j’ai rencontré mon ami Jean-Yves Carlier : nous étions tous deux doctorants et nous avons tous deux participé à la préparation des Deuxièmes Assises européennes du droit d’asile, tenues à Bruxelles en 1986. Beaucoup plus tard, j’ai eu le plaisir de participer au jury de thèse de son étudiante Sylvie Sarolea, devenue depuis une collègue et une amie.
La mobilité est une stratégie d’adaptation inhérente à l’histoire de l’humanité, laquelle fut longtemps nomade. Elle induit une circulation des légendes et récits fondateurs de chaque groupe humain. Dans chaque famille, si on remonte à deux ou trois générations, immanquablement, il y a de la migration, ne serait-ce que par l’exode rural. Ces mouvements migratoires ont influencé la manière dont nous pratiquons de la musique, cuisinons, imaginons le monde. Pensons à l’arrivée des Auvergnats à Paris à qui nous devons le bal musette, avec leur cornemuse que les Italiens ont remplacée par l’accordéon, les Manouches y ajoutant leur guitare, puis les Américains lui apportant le jazz : cela a donné la java. Les rythmes comme les goûts ne cessent de s’influencer de l’ailleurs.
La fermeture des frontières en Europe comme en Amérique du Nord, à la fin des années 70, à la suite des chocs pétroliers qui causèrent inflation et chômage, a, contre nature, anormalisé la migration de travail. Cette décision politique fit l’impasse sur deux constantes : ceux qui doivent fuir continueront à le faire, en faisant appel au besoin à des passeurs auxquels cette décision ouvrit un grand marché ; les employeurs auront toujours besoin d’une main-d’œuvre bon marché dans de nombreux secteurs à faible marge bénéficiaire (principalement, selon les pays, l’agriculture, la construction, les soins à domicile ou en institution, la restauration-hôtellerie, les pêcheries, les mines). Cette fermeture des frontières a immédiatement créé une « crise de l’asile », puisque les personnes ayant besoin de protection ne pouvaient plus obtenir un permis de travail. Peu d’années plus tard, on « découvrit » les marchés de l’emploi clandestins et le migrant sans papiers fut aussi stigmatisé. Pour le monde politique, le migrant est devenu un « problème » et la migration un sujet toxique dans les discours politiques et médiatiques. En imputant la faute à la migration clandestine, une réflexion sur des problèmes de fond, tel l’accessibilité au logement, à l’éducation et aux soins de santé, la réponse aux défis démographiques et au vieillissement de la population, l’avenir de l’innovation technologique, est évitée. Réduire le nombre des migrants fauteurs de troubles sociaux devient le saint Graal de tous les populistes et même, par osmose, des partis centristes. Que cette réduction soit à peu près impossible à long terme dans des démocraties n’empêche aucunement les politiques de la promettre à répétition.
À l’inverse, au plan universitaire, la question de la migration a ouvert, depuis quarante ans, un champ de recherches subtil et varié, entre économie, politique, anthropologie, sociologie, relations industrielles, histoire et droit. On rencontre rarement dans d’autres domaines des chercheurs aussi enthousiastes et engagés, pour lesquels la multidisciplinarité est un cadre essentiel et qui croient fermement dans les bienfaits de la mobilité. Les publications sont nombreuses, les statistiques claires, les analyses pointues. Mais ces données se retrouvent rarement dans les discours politiques et médiatiques, car elles les contrediraient. Et le public est très mal informé, faute de relais politique en l’absence de partis politiques présentant l’immigration de travail comme une contribution positive.
Par principe, les migrants en précarité (sans papiers ou travailleurs temporaires) optent pour la discrétion, se battent peu officiellement pour leurs droits, se mobilisent rarement. En effet, cela impliquerait de s’identifier comme trouble-fête auprès des autorités et prendre le risque d’être renvoyé du pays. En cas de coup dur, la stratégie de la grande majorité des migrants est de passer à autre chose. Si on n’a pas été payé depuis trois mois par l’employeur, on ne va pas au tribunal du travail, on ne manifeste pas devant le siège de l’entreprise, on va discrètement chercher un autre employeur.
De 2011 à 2017, je fus rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme des migrants. Les Nations unies reposent sur un postulat de coopération entre États. Aucune décision n’est obligatoire, sauf celles du Conseil de sécurité prises en cas de menaces à la paix et à la sécurité internationales. Le mandat de rapporteur spécial est créé par le Conseil des droits de l’homme, lui-même créature des États membres des Nations unies. Comme son nom l’indique, un rapporteur rédige des rapports et un rapport a rarement changé la vie de qui que ce soit. Dans le cadre de mon mandat, tout ce que je pouvais faire, c’était présenter au Conseil et à ses États membres les conclusions que je tirais de mes visites officielles dans certains pays et mes réflexions sur des thématiques précises. Je me suis, par exemple, rendu au Qatar dont la population est composée à 90 % de travailleurs migrants. Les autorités du Qatar ont accepté ma demande de visite dans le contexte de la préparation à la coupe du monde de football de 2022. Elles se savaient sous le feu des projecteurs et voulaient montrer qu’elles collaboraient avec les Nations unies. Le rapport fut modérément apprécié : j’ai dû mettre le doigt là où cela dérangeait, ce qui en soi me satisfait. Le Qatar a annoncé une série de réformes : certaines n’ont jamais été mises en œuvre, celles qui l’ont été n’ont pas changé grand-chose à la vie quotidienne des travailleurs migrants au Qatar. Il faut être très modeste quand on est rapporteur spécial. Parfois, on a un effet sur les représentations en changeant le vocabulaire. Quand je suis arrivé́, l’usage de l’expression « illegal aliens » était encore utilisée aux Nations unies. Aujourd’hui, elle ne passe plus.
Nous avons pris la mesure des dominations et des traumas subis par les femmes quand celles-ci ont eu le droit de vote et ont investi les lieux de paroles et de décisions. Ce fut la même chose pour la communauté LGBT. Il en sera de même pour les migrants. Afin de l’envisager, il faut informer. Les rapports du rapporteur spécial sont utilisés par l’ensemble du monde des droits de l’homme, des gouvernements aux ONG en passant par les organisations internationales. Ils ajoutent une couche supplémentaire de données et d’analyse, et permettent ainsi des prises de conscience. Ils ouvrent la voie à une nouvelle représentation de la migration et aident à contrecarrer les représentations erronées issues le plus souvent des discours politiques et médiatiques.
Lorsque nous nous sommes rendu compte que c’était notre mère, notre sœur, notre conjointe ou notre fille qui avait vécu la violence familiale, une prise de conscience s’est produite. Il en sera de même pour les migrants. Il faut commencer par informer sur leurs conditions de travail et de vie, sur les discriminations dont ils font l’objet. Ensuite, il faudra donner des papiers, régulariser et fournir des visas jusqu’à éliminer la clandestinité, ce qui aura pour conséquence d’éliminer la criminalité des passeurs. D’autres criminalités et exploitations liées à celle-là disparaîtront aussi, grâce au empowerment que produira le statut régulier du migrant : celles des employeurs, des logeurs, des prêteurs sur gages, des recruteurs… En permettant aux gens d’entrer légalement avec des papiers, la sécurité de tous sera renforcée : les services de surveillance n’auront pas à gérer 200 000 entrées clandestines en Europe par année et pourront se concentrer sur les renseignements individualisés. De même, les migrants autrefois sans papiers pourront enfin oser sortir du pays où ils vivent et circuler librement. De plus, la précarité crée un sentiment d’insécurité juridique, sociale et financière, et l’anxiété envers l’avenir mine la santé mentale des migrants en précarité et de leur famille, avec toutes sortes de conséquences néfastes : la régularité de statut crée un sentiment de sécurité et offre les conditions d’une intégration sociale et économique beaucoup plus harmonieuse.
Dans tous les pays que j’ai visités, les inspections du travail sont parfaitement et délibérément inefficaces à protéger les travailleurs migrants en précarité. Une volonté politique de ne pas envoyer les inspections du travail dans les entreprises qui les emploient et souvent les exploitent prévaut, de manière à ce qu’aucune augmentation des coûts du travail ne vienne mettre en péril la survie économique de ces entreprises. En effet, les employeurs paient des impôts et sont électeurs. De même, on ne veut pas se mettre les consommateurs à dos par une augmentation des coûts des produits et services dans les mêmes secteurs : ils sont aussi électeurs. Les travailleurs se plaignant peu, ne se syndiquant pas, descendant rarement dans la rue, les coûts du travail restent bas. Le mécanisme perdure à la grande satisfaction du consommateur, du producteur, du maire qui voit son village ou sa ville développer des entreprises, et des ministres responsables de l’économie.
Par la fermeture des frontières, nous avons – sans le prévoir – enfoncé des millions de migrants dans une profonde précarité et le néolibéralisme quasi concomitant a offert à cette situation un vernis qui a masqué l’exploitation. Il faudrait une volonté politique considérable sur le long terme pour sortir de ce cercle vicieux, avec une stratégie de transition des entreprises exploitantes grâce à des incitatifs et des subventions (pas seulement des sanctions), accompagnée d’une politique de régularisation des statuts juridiques des migrants et de soutien à leur intégration. Comme nous avons effectué la transition du textile et des chantiers navals, et soutenu les banques lors de diverses crises.
Le syndicalisme est la seule manière efficace que nous ayons collectivement inventé pour protéger les travailleurs les plus vulnérables. Les employeurs des ouvriers industriels à la fin du XIXe siècle crièrent à la catastrophe, mais ce ne fut pas le cas. Il a permis la création d’une société dans laquelle il y avait des rapports sociaux mieux organisés. Actuellement, pour les migrants, c’est le Far West, mais ils ne peuvent pas dénoncer le système : nous avons créé un nouveau Lumpenproletariat qui occupe la niche économique du servage et de l’esclavage d’autrefois. La recherche permet de donner une visibilité à l’agentivité colossale des migrants en précarité qui prennent quotidiennement des décisions avec une influence considérable pour eux-mêmes et leur famille. Prendre le métro après le chantier pour avoir le temps d’embrasser ses enfants avant la nuit induit le risque d’un contrôle d’identité et d’une déportation, prendre le vélo est moins risqué, mais signifie arriver après le coucher des enfants.
Les politiques ont tout à gagner à laisser les gens aller où ils veulent, ce qui ne signifie pas supprimer les contrôles. Certaines personnes devront être empêchées de passer certaines frontières, essentiellement pour des questions de criminalité. Une circulation facilitée peut se concevoir avec la présentation de « papiers » aux frontières, comme le font les citoyens du Mercosur. Contrairement aux représentations erronées, les migrants ne cherchent pas à venir dans des pays qui ne leur offrent aucune possibilité d’emploi. Tant que des migrants pourront vivre dans la marge de nos sociétés et ainsi soutenir leur famille, l’exploitation se poursuivra. En permettant aux migrants de se déplacer facilement et en assainissant les marchés du travail par la protection de tous les travailleurs, quelle que soit leur nationalité, nous transformons ces migrants en sujets de droits, nous reconnaissons en eux la dignité inhérente à toute personne humaine. Même si la protection des travailleurs était encore faible, dans les années 1950 et 1960, un passeport suffisait souvent pour traverser les frontières et les visas, les permis de travail et de résidence étaient plus faciles à obtenir. Une jeune Suédoise partie en 1975, sur la mythique route de Katmandou, tombe amoureuse d’un dessinateur de rue indien qui survivait en faisant des portraits de touristes. Ils se marient et vivent quelques mois idylliques. Lorsqu’elle n’a plus de sous, juste son billet de retour, elle décide de retourner en Suède et demande à son mari de la rejoindre dès que possible. Un an plus tard, ayant acheté une bicyclette, en six mois, il pédale de l’Inde jusqu’à la Suède, passant par l’Afghanistan, l’Iran, la Turquie, la Grèce, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne et le Danemark, avec un passeport indien et aucun visa. Il obtint un permis de résidence, puis la nationalité, et sa femme et lui forment aujourd’hui un très beau couple âgé[4]. Cette histoire eut lieu alors que l’Europe ne connaissait pas encore la « libre circulation ». Une histoire à méditer.
Pour citer ce récit : « Nous sommes une espèce animale migrante », Récit de vie recueilli par Béatrice Chapaux dans le cadre d’un projet Migrations et récits de vie financé par le Fonds de développement culturel d’UCLouvain Culture, novembre 2024.
[1] Pour plus de développement quant à la pensée de François Crépeau, voy. l’interview de Martine Brouillette, « Entretien avec François Crépeau », Revue européenne des migrations internationales [En ligne], vol. 35, n° 3 et 4, 2019, mis en ligne le 1er janvier 2022. Cet interview a inspiré ce texte qui en comporte certains extraits.
[2] Jean Carbonnier (1908-2003) fut professeur à la Faculté de droit de l’université de Poitiers de 1937 à 1955, puis à celle de l’université de Paris jusqu’en 1976. Grand universitaire et enseignant réputé par son savoir pluridisciplinaire, le doyen Carbonnier fut également un législateur hors pair qui a renouvelé le Code civil, en particulier le droit de la famille dans les années 1960-1970. Ses écrits ne se cantonnent pas à la matière strictement juridique, ils ouvrent d’originales perspectives théoriques, sociologiques et philosophiques.
[3] Professeur émérite de l’université Paris II - Panthéon-Assas, né en 1930 et mort en 2024, membre de l’Académie des sciences morales et politiques depuis 1995, il l’a présidée de 2008 à 2024.