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La tactique du pathogène dévoilée par une équipe de l’Institut de Duve

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4 February 2022, modified on 10 January 2025

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Recherche UCLouvain Bruxelles

En bref :

  • Des scientifiques de l’Institut de Duve (UCLouvain) ont découvert que des pathogènes recourent au même mécanisme pour détourner le fonctionnement d’enzymes à leur profit, au détriment de la réponse immunitaire.
  • Cette première permettra d’identifier d’autres pathogènes qui utilisent la même stratégie.
  • Elle devrait aussi permettre de développer des thérapies pour contrecarrer les maladies causées par ces pathogènes.

Infos : https://www.pnas.org/content/119/5/e2114647119

Contact(s) presse :    
Thomas Michiels, professeur à l’Institut de Duve (UCLouvain), thomas.michiels@uclouvain.be, gsm sur demande

On peut travailler sur des virus et des bactéries et être frappé de surprise : des chercheurs de l’Institut de Duve (UCLouvain) viennent de découvrir que des pathogènes différents recourent à un mécanisme identique pour détourner le fonctionnement d’enzymes cellulaires à leur profit, soit pour inhiber une réponse immunitaire, soit pour faciliter leur propre réplication. Cette découverte est publiée dans la prestigieuse revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Equipe Thomas MichielsL’équipe du Pr Thomas Michiels, chercheur à l’Institut de Duve de l’UCLouvain, étudie depuis longtemps le mécanisme par lequel certains virus – le virus Theiler et les cardio virus en général – perturbent la réponse immunitaire. Frédéric Sorgeloos et Michael Peeters, membres de l’équipe, ont découvert que des pathogènes aussi différents que des virus à ADN, des virus à ARN et des bactéries - dont un virus responsable de cancers et la bactérie Yersinia, l'agent de la peste - produisent des protéines destinées à détourner à leur profit le fonctionnement d'une famille d'enzymes cellulaires appelées ‘RSK’, au détriment de la réponse immunitaire.

Des scientifiques avaient déjà décrit l’existence d’interactions entre des agents pathogènes – le virus du sarcome de Kaposi ou la bactérie Yersinia – et ces enzymes RSK. Mais c’est la première fois que des chercheurs observent que ces pathogènes ont évolué indépendamment l'un de l'autre, de manière convergente, pour détourner ces enzymes cellulaires par un mécanisme identique.

L’intérêt de cette découverte, résultat de 5 à 10 ans de recherches ? Ouvrir la porte à l’identification d’autres pathogènes qui recourent à la même stratégie et permettre, espèrent les chercheurs, le développement de thérapies pour contrecarrer ou prévenir les maladies causées par ces agents infectieux.