Scientifiques et politiques promeuvent l’Agriculture de Conservation (AC) pour réduire l’érosion des sols et les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, tandis que de nombreuses études ont déjà souligné la diversité des pratiques agricoles existantes en AC, aucune méthode n’a actuellement été proposée pour l’identifier et l’évaluer.
Cette thèse propose une méthodologie multi-échelle, interdisciplinaire et participative pour identifier et évaluer cette diversité.
Sur le territoire wallon, cinq types d’AC ont été identifiés, se distinguant par la certification biologique, la présence de prairie temporaire, et la part de cultures industrielles dans la rotation. Une analyse met en évidence des distinctions notables dans la stabilité structurale du sol et les teneurs de carbone : les types d'AC qui intègrent une prairie temporaire dans leur rotation, même s'ils ont recours à des labours occasionnels, affichent une stabilité et des teneurs de carbone plus élevés que ceux qui ont abandonné complètement la charrue et cultivent des cultures industrielles dans leur rotation. Au sein d’un même type d’AC, les incitations des agriculteurs à adopter ces pratiques varient, de même que leurs perspectives de changement de pratiques AC.
Cette étude met en lumière la diversité des pratiques AC à l’échelle régionale, la diversité des impacts, et la diversité des incitants et des perspectives de changements au sein des types d’AC, offrant des implications pour d'autres territoires et systèmes agricoles. Plus globalement, elle questionne les frontières des systèmes agricoles et les choix politiques associés.