EHAC : « The Social life of a Thing » - Entre art, archéologie et imagination
fial | Louvain-la-Neuve
Dans le cadre du projet Recherche-Création « The Social life of a Thing » entre l'artiste visuelle Lina Manousogiannaki et des professeur·e·s en archéologie et histoire de l'art de l’UCLouvain, les étudiant·es en archéologie et histoire de l’art de l’UCLouvain ont été invité·es à participer à l’atelier THE WHALE, organisé par l’artiste le 19 novembre à 14h00 au Musée L.
"J'ai trouvé une chose aux alentours de la gare de Midi. A première vue, cette chose est un morceau de plastique, bleu, griffé, portant une écriture et une trace carrée.
Qui a bien pu la fabriquer ?
Comment l'interpréter sur la base de sa forme, sa couleur, les traces inscrites ?
Comment a-t-elle été utilisée, à quoi a-t-elle servi ?
Quel(s) sens lui donner?
Et comment est-ce que cette chose devient-elle, entre mes mains, un artefact?"
Voici quelques-unes des questions autour desquelles réfléchit l'artiste, en posant son regard sur les itinéraires de vie des objets collectés au hasard de ses pérégrinations, sur la vie sociale des choses qui nous entourent et façonnent notre façon d’être au monde.
Prenant part à ce premier atelier, les étudiant·es ont été amené·es à combiner concepts théoriques et imaginaire, à travers un jeu d’équilibre entre connaissances et imagination.
The social life of a thing
FRC 2024/2025
Artiste : Lina Manousogiannaki
Co-promoteur·rice·s Ingrid Falque (FIAL/INCAL), Caroline Heering (FIAL/INCAL), Charlotte Langohr (FIAL/INCAL), Jean Vanden Broeck-Parant (FIAL/INCAL)
Résumé du projet :
La vie sociale des objets constitue l'intérêt principal du travail de Lina Manousogiannaki, artiste visuelle. Depuis plusieurs années, elle explore la culture matérielle moderne à travers la conceptualisation des choses. Elle s’intéresse à l’objet dans sa fonctionnalité et sa contextualisation premières, mais examine particulièrement le passage de l'objet à une chose - terme utilisé pour décrire un épisode secondaire de la vie d’un objet, comme son recyclage, sa mise au rebus, son abandon. En outre, elle aime à considérer la potentielle transformation de cette chose en un artefact performant, lorsque, objet ayant une histoire, il intègre nos musées ou nos laboratoires pour être minutieusement conservé et étudié pour les particularités techniques, les styles artistiques, ou les pratiques et les coutumes anciennes qu’il véhicule, bien qu’entièrement décontextualisé de son utilisation première.
La question de l’itinéraire des objets est au cœur du parcours de formation des étudiant.es en archéologie et en histoire de l’art. La force de cette approche réside dans sa capacité à décrire les objets dans des états de mouvement variés, en supposant une agentivité et une causalité dans leurs interactions avec les êtres humains qui les produisent, les manipulent, les utilisent, les contemplent, les jettent, à travers le temps et l'espace.
Ce projet Recherche-Création se conçoit comme une résidence d’artiste qui s’échelonne en deux temps sur une année académique. Les quatre premiers mois seront consacrés à la collecte d’objets par l’artiste, puis à leurs organisation, catalogage, et description. Cette étape entend examiner la manière dont des objets ordinaires passent d'objets utilitaires à des performing objects : comment des objets utilisés dans le microcosme de notre quotidien deviennent des indicateurs de notre culture matérielle moderne, mondialisée, aux multiples ramifications et significations ? Les six mois suivants se focaliseront sur la partie « restauration » de ces objets, un processus créatif qui entend re-créer des artefacts du futur à travers un processus de recyclage et de valorisation des objets collectés.
Dans le cadre de cette résidence, l’idée est d’organiser deux ateliers de médiation entre l’artiste et les étudiants et les étudiantes intéressé·e·s par le projet. Ceux-ci et celles-ci seront invité·e·s à participer au processus de réflexion et de création sur et avec les objets collectés puis recyclés/re-créées par l’artiste. Une telle démarche les incitera à réfléchir à leur propre perception des objets, qui mêle approche sensorielle et connaissances acquises durant leurs études. Le projet se terminera par un studio ouvert, afin de partager les pratiques et les œuvres créées au cours de cette résidence avec un plus large public.