Inspirées par l’utopie coopérative d’Ebenezer Howard, les cités-jardins sont apparues en Belgique dans les années 1920 en réponse aux problèmes de surpopulation et d’insalubrité dans les bassins industriels. Ces quartiers planifiés sont composés en moyenne d’environ 200 logements. Ils répondent avant tout à des aspirations hygiénistes, qui se traduisent par une faible densité d’habitations et par l’omniprésence des jardins collectifs et individuels.
Le Borinage et le Levant de Mons, régions marquées par l’extraction du charbon et la désindustrialisation précoce, ont été des lieux fertiles pour le développement et la transformation de ce modèle. Plus de 80 cités y ont été construites entre les années 1920 et 1980 par les pouvoirs publics et – plus rarement – par quelques « patrons paternalistes ».
Résultat d’un travail interdisciplinaire d’un an soutenu par le fonds pour la recherche-création et la faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme de l’UCLouvain, l’exposition mêle cartographie sensible, travail photographique et recherche scientifique. Elle recense et identifie les cités. Elle interroge le lien qu’elles tissent avec les ruines de l’industrie extractive qui les entourent. Elle questionne leur situation contemporaine, en prise avec des phénomènes de relégation spatiale et de fragmentation territoriale.
Le contenu de l’exposition est le fruit de visites et rencontres in situ, de lectures et de consultations d’archives. Il a été construit avec l’ambition de mélanger les savoirs froids (issus du monde scientifique) et les savoirs chauds (ceux qui découlent d’expériences vécues) et de créer des ponts entre recherche, pratique artistique et point de vue des habitant·es des cités. Il en résulte une exposition-mosaïque et le développement d’un regard à la fois intime, poétique, spatial et politique.