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Entreprises sociales : quel impact?

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5 May 2025, modifié le 12 May 2025

Comment prouver qu’une entreprise change réellement des vies ? Face aux attentes croissantes des pouvoirs publics, des financeurs et de la société, les entreprises sociales doivent désormais démontrer leur impact social… mais comment mesurer ce qui est souvent invisible, complexe, humain ? 

Dans un contexte où les enjeux sociaux et environnementaux occupent une place centrale dans les débats publics, les entreprises sociales sont appelées à démontrer concrètement leur utilité sociétale. Mais comment évaluer cette contribution de manière rigoureuse et pertinente ? C’est la question au cœur de la vidéo réalisée par le LIDAM Research Institute de l’UCLouvain : « Évaluer l’impact social : une nécessité pour les entreprises sociales ? ».

À travers l’exemple d’un partenariat inédit entre Les Petits Riens et l’UCLouvain, Coralie Helleputte (docteure en sciences économiques et de gestion), Anaïs Perilleux (Professeur en économie sociale) et Odile Dayez (Directrice des actions sociales chez Les Petits Riens (2019-2024)) explorent les enjeux profonds, politiques, méthodologiques, éthiques, de l’évaluation de l’impact social. Une réflexion essentielle pour repenser la manière dont on valorise le travail social, et ce qu’on choisit (ou pas) de rendre visible.

Ce contenu accessible et éclairant propose un regard analytique sur les méthodes et les défis liés à l’évaluation de l’impact social. Une ressource précieuse pour les acteurs du secteur, les étudiants, les décideurs publics et toute personne intéressée par les nouvelles formes d’économie à finalité sociale.

Sur la photo : 
À gauche : Odile Dayez, directrice des actions sociales chez Les Petits Riens - 2019-2024
Au centre : Coralie Helleputte, docteure en sciences économiques et de gestion
À droite : Anaïs Périlleux, professeure en économie sociale

Coralie Helleputte a exploré les tensions, les apprentissages et les effets d’une démarche d’évaluation de l’impact social. Rencontre avec une chercheuse engagée, qui fait dialoguer recherche et action.

Coralie, qu’est-ce qui t’a donné envie de t’intéresser à l’impact social des entreprises sociales ?
J’avais envie de comprendre comment des organisations qui poursuivent une mission sociale peuvent rendre compte des résultats de leur action, sans trahir leurs valeurs. L’impact social est un concept en plein essor, mais souvent mal compris. J’ai voulu l’explorer dans toute sa complexité, à travers une expérimentation collaborative sur le terrain.

Tu as collaboré avec Les Petits Riens. Qu’est-ce que cette immersion a changé dans ta manière de faire de la recherche ?
Elle m’a fait expérimenter la transdisciplinarité. Collaborer avec les travailleurs de terrain, les bénéficiaires,… ça transforme la posture de recherche. On co-construit, on s’ajuste, on apprend ensemble. C’est une démarche qui peut bousculer mais qui enrichit les différentes parties.

Quels sont les principaux défis que pose une telle évaluation ?
L’un des grands défis, c’est de ne pas réduire l’impact social à quelques chiffres. Un équilibre est à trouver pour produire des évaluations utiles mais qui ne gomment pas toute la complexité des réalités humaines analysées. Il faut rester critique face aux pressions qui poussent à des évaluations trop simplificatrices, tout en saisissant l'opportunité de réfléchir à son action. Il faut aussi rester attentif aux effets pervers que pourrait produire l'évaluation.

Qu’est-ce que tu aimerais que les entreprises sociales retiennent de ta recherche ?
Qu’évaluer leur impact social peut être une vraie opportunité, à condition qu'elles s'approprient une démarche qui leur convient. Il ne s’agit pas seulement de prouver l'atteinte de quelques résultats, mais aussi de comprendre, d’ajuster, d'évoluer. L’évaluation peut devenir un levier de transformation, à condition qu'elle soit menée avec sens.