Chasse au pollen à l’UCLouvain pour aider les pollinisateurs
presse |
Communiqué de presse - Recherche UCLouvain
En bref :
Contact(s) presse : |
Le déclin des insectes pollinisateurs inquiète depuis de nombreuses années. L’ensemble des insectes est en diminution en Europe et ailleurs dans le monde, mais les pollinisateurs font l’objet d’une plus grande attention car 87 % des plantes à fleurs et dont 75 % des espèces cultivées dépendent des insectes pour leur pollinisation et leurs mises à fruits et à graines. Les principaux pollinisateurs des plantes des régions tempérées sont les abeilles (domestiques et sauvages). Les syrphes et quelques autres familles de diptères, ainsi que les papillons (de jour et de nuit) sont souvent des co-pollinisateurs.
En échange du service rendu, les plantes offrent des ressources alimentaires à ces insectes. Le nectar, composé principalement de sucres, représente leur source d’énergie. Le pollen, composé surtout de protéines et de lipides, est indispensable au développement des larves, à la croissance, l’immunité et la survie de toutes les espèces d’abeilles.
Pour lutter contre ce déclin des insectes pollinisateurs et œuvrer en faveur de la biodiversité, on voit émerger diverses actions ou aménagements tels que des bandes fleuries, des jardins bee friendly, des plantations de haies vives fleuries. Encore faut-il s’assurer de proposer les meilleures solutions possibles, histoire d’optimaliser la survie des abeilles et la pollinisation des fleurs.
Une équipe de scientifiques et d’étudiant·es de l’UCLouvain, dirigée par Anne-Laure Jacquemart, a donc lancé une grande campagne de récolte de pollens par sciences participatives, grâce à l’aide de bénévoles. L’objectif ? Analyser les compositions chimiques des pollens des principales espèces de fleurs visitées et pollinisées par les abeilles.
Pourquoi ces analyses ? Toutes les espèces n’offrent pas les mêmes ressources ou récompenses aux insectes pollinisateurs. La composition chimique des pollens varie d’une espèce de fleur à l’autre, pour les contenus en lipides, en stérols, en protéines, en acides aminés libres, ou en produits toxiques répulsifs. Ainsi, une abeille sauvage comme un bourdon collectera du pollen sur plusieurs espèces afin d’offrir à la colonie et donc aux larves, un « régime alimentaire équilibré ». C’est pour tester cette hypothèse que des comparaisons de compostions chimiques sont nécessaires sur autant d’espèces de fleurs différentes.
La recherche UCLouvain permettra donc de déterminer quelles espèces répondent le mieux aux besoins des insectes pollinisateurs, et ainsi, de mettre en œuvre de nouveaux aménagements efficaces.