UCLouvain/KU Leuven: la force de l’inclusion et de la diversité
presse |
Docteur·es honoris causa UCLouvain – KU Leuven 2024
Seyla Benhabib, Bernard Foccroulle, Theresa Kachindamoto
En bref :
Infos : www.uclouvain.be/DHC2024 Interviews : ces personnalités sont disponibles pour des interviews la veille de l’événement, le 14 février 2024 en matinée, à l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve. N’hésitez pas à solliciter le service presse pour fixer un moment de rencontre : presse@uclouvain.be |
L’UCLouvain et la KU Leuven remettront les insignes de docteur·es honoris causa le 15 février 2024 à Theresa Kachindamoto, cheffe traditionnelle au Malawi, militante en faveur du droit à l’éducation et des droits des femmes et donc contre les schémas patriarcaux (notamment contre les mariages forcés) ; Seyla Benhabib, philosophe turco-américaine, professeure à Yale, défend le droit des autres, soit le vivre ensemble via une vision cosmopolite et inclusive de la société (pour une réciprocité égalitaire) ; Bernard Foccroulle, musicien et compositeur belge, œuvre à un accès démocratique à la culture pour tout·es et à donner leur place à la nouvelle génération d’artistes.
L’UCLouvain et la KU Leuven ont choisi ces personnalités autour de la thématique Multiplicité des cultures, universalité des droits. Elles et il nous invitent à penser la diversité des cultures et le cosmopolitisme des droits. Par la justice, par la culture et par l’éducation. Par la pensée, par l’émotion et par l’action. Ce qui les rassemble : il et elles sont tourné·es vers l’avenir, à trouver des moyens concrets pour rassembler, rapprocher les personnes, pour une société plus inclusive et attentive des un·es et des autres. Elles considèrent les différences et les singularités entre les humains comme une richesse et une force.
Qui sont les futur·es docteur·es honoris causa de l’UCLouvain ?
Theresa Kachindamoto. 61 ans. Cheffe traditionnelle au Malawi, elle milite avec force contre les mariages précoces et pour l’accès à l'éducation des filles et des garçons. Son pays connait un des taux de mariages d'enfants les plus élevés au monde (une fille sur deux est mariée avant l’âge de 18 ans), ces taux étant particulièrement élevés dans les zones rurales.
En 2015, sous son impulsion, l’assemblée nationale du Malawi a adopté une loi interdisant le mariage avant 18 ans. E, 2016, Theresa Kachindamoto a ainsi pu annuler 850 mariages et ramener à l’école plus de 2500 enfants. Pour mener à bien son combat, la cheffe traditionnelle travaille avec des membres des communautés locales (groupes de mères, chefs coutumiers et enseignant·es), mais également avec des organisations de la société civile et des ONG. Son combat se heurte à la tradition, très forte dans les zones rurales, et à la résistance des parents pour qui le mariage, en raison de la dot qui est payée, représente une source de revenus. Le Malawi fait partie des 10 pays les plus pauvres du monde.
L’éducation des jeunes filles, et l’indépendance financière qui en résulte, est également au cœur de son combat. Elle aime citer l’intellectuel ghanéen James Emman Aggrey qui disait : « Lorsque vous éduquez une fille, vous éduquez toute une nation. » Par ses dimensions politiques et culturelles, le travail de Theresa Kachindamoto vise à la fois à changer les mœurs (« Je veux abolir les mauvais aspects de notre culture ») et à transformer les lois de son pays. Son combat incarne la lutte contre les schémas patriarcaux et l’instauration durable d’une éducation accessible à toutes et tous.
Seyla Benhabib. 73 ans. Philosophe et essayiste, cette professeure turco-américaine, passée par les universités de Columbia et de Harvard, enseigne aujourd’hui les sciences politiques, l’éthique et l’économie à l'université Yale.
Seyla Benhabib défend une théorie de la démocratie basée sur une vision cosmopolite de la société. Pour elle, les cultures ne sont pas monolithiques mais se forment dans le dialogue avec les autres cultures. Elle milite également en faveur du pluralisme et retient trois conditions pour assurer la coexistence du pluralisme et du cosmopolitisme : la réciprocité égalitaire (les membres de minorités doivent avoir les mêmes droits civiques, politiques, économiques et culturels que la majorité), l’assentiment volontaire (quand une personne naît, elle ne doit pas être considérée automatiquement comme appartenant à une religion ou à une culture) et la liberté de sortie et d'association (tout individu doit pouvoir sortir de son groupe).
Seyla Benhabib est également active sur la question des migrant·es. Son point de vue dans ce domaine s’inspire du devoir d’hospitalité de Kant, offrant une protection également aux réfugié·es et aux exilé·es. Elle estime pourtant que l’autodétermination des communautés politiques nécessite des limites. Une démocratie sans frontières n’est pas possible, raison pour laquelle elle défend un monde aux frontières poreuses.
Bernard Foccroulle. 70 ans. Musicien et compositeur belge, il a eu une carrière internationale d’organiste, de claveciniste et de compositeur.
Directeur général du théâtre royal de la Monnaie de 1992 à 2007, il y développe un vaste répertoire allant de Monteverdi aux œuvres contemporaines. Il ouvre l’opéra aux disciplines artistiques les plus diverses et les plus contemporaines. De 2007 à 2018, il dirige le festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence. Il y invite les plus grand·es chef·fes d’orchestre mais donne aussi leur place aux figures montantes de la nouvelle génération.
Attaché à la formation et à l’accompagnement des jeunes artistes, il développe l’académie du festival d’Aix et crée un réseau d’opéras européens pour soutenir la formation des jeunes artistes et favoriser les traditions musicales, notamment celles issues du monde méditerranéen. Bernard Foccroulle a par ailleurs été artiste en résidence à l’UCLouvain en 2006-2007.
Au cours de sa carrière, Bernard Foccroulle s’est engagé à plusieurs reprises en faveur d’une plus grande accessibilité à la culture pour tou·tes. En 1993, il fonde l’association « Culture et Démocratie » qui milite pour la participation du plus grand nombre à la vie culturelle. En 1998, il crée le réseau européen RESEO, voué à la sensibilisation à l’opéra et à la danse. Ces dernières années, il multiplie les projets multidisciplinaires associant l’orgue à la danse ou la vidéo.