Après-midi de réflexion proposée le 28 janvier 2025 aux élèves de rhéto par la Faculté de philosophie, lettres et sciences humaines de l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles

Depuis quelques années, l’intelligence artificielle s’est imposée comme un élément incontournable dans nombre de domaines. Elle permet d’obtenir en un temps record des informations sur quantité de sujets, de générer des travaux d’ampleur variable, de produire des documents, iconographiques ou autres. Cet apport ne peut plus être négligé aujourd’hui. Mais si l’intérêt de l’IA est certain, se posent néanmoins un certain nombre de questions, voire d’inquiétudes. Entre autres, il s’agit de la propriété intellectuelle, de la signification du travail individuel, des erreurs générées… Le monde de l’enseignement doit être particulièrement attentif et doit se révéler un acteur face à la prise en compte de ces enjeux. Il est essentiel également que les élèves et étudiants prennent la mesure des apports et limites de l’IA.

Le 28 janvier prochain, la Faculté de philosophie, lettres et sciences humaines de l’UCLouvain Saint-Louis - Bruxelles proposera à des classes de l’enseignement secondaire une série d’éclairages sur ces questions. Des spécialistes de différentes disciplines (linguistique, littérature, philosophie, histoire…) se relaieront pour apporter leur point de vue. 

Outre de mieux comprendre l’importance de ces questions, l’objectif est également d’offrir à des élèves de fin d’humanités l’opportunité de s’initier à la prise de notes dans un cadre universitaire et d’entrevoir les spécificités de cet enseignement. Les enseignantes et enseignants présents recevront un questionnaire qu’ils et elles pourront ensuite proposer à leurs élèves.

Programme de l'après-midi

12h30 : Accueil des classes participantes

13h : Andrea Pizzaro
Intelligence artificielle pas de mystère : comprendre le fonctionnement et la place de l'IA

13h20 : Yves Deville 
ChatGPT et autres avancées de l'Intelligence Artificielle : pour le meilleur ou pour le pire ?

13h40 : Quentin Verreycken
L'intelligence artificielle pour décoder des documents historiques

14h : Thomas Baruh
L'IA et la place des langues/du français

14h20 : Pause

14h30 : Antoine Renglet
La génération de références bibliographiques par l'IA. Comparaison entre trois logiciels : « Chat GPT », « Copilot » et « Samwell »

14h50 : Sophie Klimis
L'IA et l'éducation : former des êtres humains réellement ou artificiellement intelligents ?

La participation à cette activité de l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles est gratuite. Une réservation est indispensable en remplissant ce formulaire pour le 13 janvier au plus tard.

Résumés des interventions

Intelligence artificielle pas de mystère : comprendre le fonctionnement et la place de l’IA (Andrea Pizzaro)

L'intelligence artificielle (IA) est une technologie qui permet aux machines de simuler des capacités humaines telles que la compréhension du langage et la prise de décisions. Elle fonctionne grâce à des algorithmes et des réseaux de neurones qui traitent de grandes quantités de données. Siri et Chat GPT en sont des exemples concrets. Bien que les capacités de ces technologies aient convaincu la plupart des gens, l'IA soulève également des questions sociétales importantes, telles que l'éthique et l'impact sur l'enseignement ou l’emploi.

ChatGPT et autres avancées de l'Intelligence Artificielle : pour le meilleur ou pour le pire ?

L’Intelligence Artificielle (IA) est partout dans notre quotidien : dans nos voitures, smartphones, maisons… mais aussi en médecine, dans les réseaux sociaux, les médias et l’industrie créative. Plus récemment, les outils d’IA génératives tels que ChatGPT, Gemini, Dall-E ou Midjourney ont suscité beaucoup d’enthousiasme et ouvrent des perspectives qui ne cessent de s’élargir de jour en jour.

Toutes ces avancées sont-elles une menace ou une opportunité ? Doit-on s’en méfier ? Comment les utiliser ? Que vont-elles changer pour les étudiant·es et pour l’enseignement ?

L’intelligence artificielle pour décoder des documents historiques (Quentin Verreycken)

En une dizaine d’années, l’émergence de l’intelligence artificielle a permis des progrès scientifiques considérables, y compris dans les recherches historiques. Déchiffrer des documents anciens, vieux de plusieurs centaines d’années, demande aux chercheurs et chercheuses beaucoup de temps et de rigueur. Pourtant, désormais, la reconnaissance automatique d’écritures manuscrites via l’IA permet de remplir cette tâche en seulement quelques minutes. L’IA serait-elle dès lors devenue l’outil de recherche idéal ? Telle est la question que cette présentation se propose d’examiner.

L’IA et la place des langues/du français (Thomas Baruh)

Cette intervention vise à revenir sur la composante linguistique des IA en prenant en compte un focus sur le français. Les IA sont majoritairement issues de sociétés anglophones et/ou mobilisent des sources en anglais, ce qui engendre des « difficultés », des « fautes » : il est donc essentiel de les cibler. De plus, nous dialoguons avec les IA ; les compétences rédactionnelles sont donc mises à contribution pour obtenir les réponses les plus pertinentes possible : il faut mettre en lumière ces compétences nécessaires à l’utilisation de l’IA.

La génération de références bibliographiques par l’IA. Comparaison entre trois logiciels : « Chat GPT », « Copilot » et « Samwell » (Antoine Renglet)

Depuis le début des années 2020, les logiciels d’intelligence artificielle peuvent non seulement créer des textes pertinents, mais aussi générer automatiquement des références bibliographiques en se basant sur le contenu des documents analysés. Derrière cette apparente précision, se trouvent cependant des logiques algorithmiques qui peuvent souvent, selon le logiciel utilisé, conduire à des imprécisions, voire des erreurs, face auxquelles il convient d’être vigilant.

L’IA et l’éducation : former des êtres humains réellement ou artificiellement intelligents ? (Sophie Klimis)

L’arrivée de ChatGPT a sans doute été considérée comme une bénédiction par bon nombre d’étudiantes et étudiants. Finie, la corvée de devoir écrire par soi-même ses travaux ! En quelques clics, un produit fini qui tient la route et sans fautes d’orthographe ! Pourtant, à l’horizon se tient un risque énorme : celui de se déposséder délibérément de sa capacité de penser, de juger et d’imaginer. Bref, de ce qui fait de nous des êtres humains. Alors, à quel camp choisirez-vous d’appartenir ? À celui des perroquets-assistés-permanents ou à celui des penseurs-créateurs-résistants ?