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Les gestes barrières moins bien respectés par les Belges

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10 June 2021, modified on 6 December 2024

L’UCLouvain mène une étude, en plusieurs phases, sur le respect des gestes barrières, afin de pouvoir comparer les comportements de la population sur une large période, en incluant les différentes étapes du déconfinement. La première collecte de données s’est déroulée du 1er au 11 avril, la deuxième du 22 au 30 avril et la troisième du 13 au 18 mai 2021. Les résultats concernent l’évolution des comportements entre ces trois temps. Quelque 844 Belges francophones (63 % de femmes, moyenne d’âge 50 ans, niveau d’éducation relativement élevé) ont répondu aux trois phases de l’enquête.

L’intérêt de cette analyse résulte de la forte évolution de la situation sanitaire. En effet, on a assisté à une diminution des contaminations durant cette période. En parallèle, la vaccination a fait un bond en avant durant cette même période, avec à la mi-mai (troisième phase de l’étude) 36 % de la population ayant reçu une dose de vaccin et 13 % ayant reçu deux doses. Enfin, on a également assisté à un relâchement important des mesures, par exemple, les terrasses ont réouvert.

Les scientifiques UCLouvain ont donc cherché à connaître l’évolution de l’application des gestes-barrières. Les résultats montrent que de manière générale, le respect des règles diminue à travers le temps, en particulier en ce qui concerne la distanciation physique et la limitation des contacts sociaux. Les femmes sont plus rigoureuses dans l’application des règles que les hommes. Les jeunes (18-35 ans) et les personnes disposant d’un niveau d’éducation plus élevé négligent davantage le suivi des règles par rapport aux autres groupes. Plus les gens ont conscience des risques et conséquences d’être infecté, ou sont inquiets de tomber malade, plus ils appliquent les règles. Enfin, l’influence de l’entourage a un impact direct sur le suivi des règles : moins cette influence est forte et moins les règles sont respectées.

Face à ces résultats, qu’en est-il de l’évolution de la pandémie en Belgique ? Quels sont les risques éventuels ? Selon Niko Speybroeck, épidémiologiste à l’UCLouvain, « si le nombre de contacts augmente, c’est sûr, la circulation du virus va elle aussi augmenter ». Pour rappel, la circulation du virus est influencée par trois paramètres : le nombre de contacts, les risques de transmission par contact (risques diminués grâce aux gestes barrières) et l’immunité de la population.

Même si on a pu couper le lien entre la circulation du virus et les hospitalisations, il ne faut pas sous-estimer les risques. Si l’adhésion de la population diminue, le virus pourra à nouveau augmenter et avoir plusieurs conséquences :

  • Une hausse éventuelle des hospitalisations des jeunes, non encore vaccinés actuellement.
  • Une augmentation des cas de covid longue durée, que l’on observe chez de plus en plus de jeunes infectés.
  • Des risques d’apparition de nouveaux variants, qui pourraient déclencher une 3e vague si l’immunité collective (70 % de personnes vaccinées) n’est pas atteinte : « seule cette immunité permettra de stabiliser la situation ».

Bref, selon Niko Speybroeck, « il est essentiel de continuer à être vigilant, si nous voulons pouvoir viser un déconfinement total, sans gestes barrières, d’ici la fin de l’année 2021 ».

Et le vaccin ?
 

Le 31e rapport du baromètre de la motivation mis au point par l’UGent, l’UCLouvain et l’ULB s’est intéressé aux hésitants vaccinaux. Le premier constat de ce baromètre est rassurant, la majorité des personnes qui redoutaient la vaccination au début de la campagne ont finalement changé d’avis. Les chercheurs ont donc souhaité savoir ce qui pourrait faire basculer les hésitants. Trois stratégies de motivation font l’unanimité : la fourniture d’informations ciblées, la conversation en tête-à-tête avec un prestataire de soins de santé et la possibilité de se faire vacciner par son médecin traitant.