Faire du neuf avec du vieux ? Qualifier la prodigalité devant la justice égyptienne de la première moitié du 20e siècle
rscs |
Ayang Utriza Yakin, collaborateur scientifique chez nous, vient de publier un article :
Résumé:
Durant la première moitié du 20ème siècle, en Egypte, les conseils de tutelle (majlis hasbî, pl. majâlis hasbiyya) ont jugé de questions de prodigalité, dans un contexte reflétant le développement d’un droit d’inspiration civiliste, y compris en matière familiale, sur fond de dualité juridictionnelle opposant Loi religieuse (sharî`a) et loi du prince (siyâsa). Après avoir brossé succinctement le paysage juridique égyptien de la première moitié du vingtième siècle, en constante mutation, l’article cherche à montrer l’utilité d’une analyse lexicale, syntaxique, catégorielle et conceptuelle, ce qu’il qualifie d’approche praxéologique, pour décrire le phénomène de « positivisation » qui a profondément touché le droit égyptien. Il montre ainsi que le mot safh (prodigalité), un terme de la doctrine juridique islamique classique, le fiqh, a été refaçonné par les juridictions égyptiennes modernes dans le processus de construction d’un droit positif national.