Archange Bissue Bi-Nze - Dynamiser la sectorisation sécuritaire en Centrafrique
espo | Louvain-la-Neuve, Mons, Charleroi
Archange Bissue Bi-Nze
soutiendra publiquement sa dissertation
Dynamiser la sectorisation sécuritaire en Centrafrique :
Une analyse multidimensionnelle des interventions extérieures dans un Etat fragile
pour l'obtention du grade de Doctorat en Sciences politiques et sociales
Résumé
Depuis 1996, date des mutineries post Guerre froide ayant ouvert la voie à l’instabilité récurrente en République centrafricaine (RCA), classée parmi les dix États les plus fragiles au monde, l’objectif des interventions extérieures (ONU, UA, UE, CEEAC, CEMAC, CEN-SAD, Afrique du Sud, Congo-Kinshasa, France, Libye, Russie, Rwanda, Tchad, etc.) armées (OPEX et OMP entre autres) et politiques (les médiations internationales), c’est de dynamiser les secteurs de sécurité dans la perspective buzanienne. Autrement dit, les interventions visent particulièrement à accompagner, à relever, à soutenir et à renforcer l’ensemble des actions de consolidation de la paix et, plus largement, de reconstruction post-conflit dans le cadre de la sécurité politique, de la sécurité militaire et de la sécurité sociétale.
En 26 ans (1996-2022), avec une vingtaine d’interventions armées et une dizaine de médiations politiques, la situation du pays demeure fragile entre paix et guerre, stabilité et instabilité, ordre et désordre. Nonobstant la gamme d’initiatives observées (accords de paix, DDR, RSS, etc.), les actions menées ont des résultats discutables et diversement appréciés, selon que l’on est acteur de la communauté internationale, élite centrafricaine ou centrafricain lambda. En fait, la raison des résultats mitigés réside dans les comportements des principales parties responsables des crises et des conflits en RCA. Dans ce contexte, au-delà de leur bonne foi, il est improbable, pour les acteurs extérieurs, d’atteindre leur but à cause de deux paramètres fondamentaux : les parasites du pouvoir et les pathologies politiques. Ceux-ci créent un effet métastatique social, rendant le pays en un État pathologique.
Pour arriver à une telle conclusion, outre les enquêtes de terrain (Cameroun, Centrafrique, Gabon) multiniveaux et le réalisme-critique (Roy Bhaskar), nous avons convoqué trois prismes théoriques, à savoir : le constructivisme (Relations internationales), l’attachement sécurisant (psychologie de l’enfance) et le néo-élitiste (sociologie des élites). Ces derniers ont servi de grille de lecture pour saisir la complexité du sujet, qui s’inscrit dans la science de la guerre (polémologie) et la science de la paix (irénologie), particulièrement dans les études de sécurité et les études sur la paix ou les études sur la paix et les conflits. De fait, à partir du cas centrafricain, nous avons soumis au laboratoire de la réflexion scientifique, en guise de test comparatif, d’autres États fragiles, à l’exemple du Soudan et du Yémen : il ressort que les deux paramètres fondamentaux identifiés en RCA sont aussi présents dans ces États.
Les membres du jury
Prof. Michel Liégeois (UCLouvain), promoteur et secrétaire du jury
Prof. Tanguy Struye de Swielande (UCLouvain), président du jury
Prof. Sonia Le Gouriellec (Université catholique de Lille/France), évaluatrice externe
Prof. Tanguy de Wilde d’Estmael (UCLouvain), comité d’accompagnement
Dr. Oswald Padonou (École Nationale Supérieure des Armées/Bénin), comité d’accompagnement