Les thèses au CIRTES
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Thèses en cours
Co-opted? Uncovering feminist économic activism in self proclaimed feminist businesses. A study on the intersection of feminism and neo liberal market logics
Chercheure : Natascha Bastiat
Promotrice : Florence Degavre
Mes recherches portent sur les pratiques économiques féministes et leur potentiel à résister au capitalisme et aux structures de pouvoir dominantes. En m’appuyant sur des théories féministes, anti-capitalistes, décoloniales et post-structuralistes, j’analyse comment les entrepreneuses féministes développent des alternatives aux logiques marchandes et aux formes traditionnelles de l’économie.
Mon projet actuel explore les entreprises féministes (FBs) en Europe et en Amérique du Nord, en étudiant les stratégies qu’elles mettent en place pour intégrer leurs valeurs tout en se libérant des impératifs capitalistes. À travers une approche post-structuraliste et une analyse empirique détaillée (entretiens et enquêtes), mon objectif est de rendre visibles des formes de résistance économique souvent ignorées ou minimisées.
Plutôt que de considérer toute initiative économique comme inévitablement absorbée par le capitalisme, mes recherches explorent les espaces d’autonomie, de subversion et de transformation créés par ces entreprises. Il s’agit de comprendre comment elles redéfinissent l’économie en dehors des cadres patriarcaux, coloniaux et capitalistes dominants.
L’humour au travail. Ce qu’il révèle d’un métier en tension et des rapports sociaux, en particulier de genre
Chercheure : Marie Carlier
Promoteur : Matthieu de Nanteuil
La thèse porte sur l’humour au travail et articule deux axes de recherche : l’humour pour faire face à des conditions de travail difficiles et révéler les tensions qui en découlent ; les rôles de l’humour dans la socialisation et la construction identitaire au travail, notamment les dynamiques genrées à l’œuvre.
Cette thèse est ancrée en sociologie du travail, et utilise les théories de la sociologie du langage, de la sociolinguistique ainsi que de la psychodynamique du travail.
Pour ce faire, des méthodes ethnographiques sont utilisées : shadowing et entretiens approfondis en milieu policier.
La concertation sociale, un laboratoire pour étudier l'expérimentation institutionnelle
Chercheure : Clémentine Colmont (Financement FNRS Programme De Recherche (PDR, 2022-2026)
Promotrice : Evelyne Léonard
Co-promoteur : François Pichault (ULiège) et Grégroy Jemine (ULiège)
Etablissant collectivement des normes et des règles qui organisent les relations d’emploi, la concertation sociale, avec ses acteurs et ses instances, joue un rôle en tant qu’institution du marché du travail. En tant que telle, toutefois, la concertation sociale se trouve actuellement confrontée à de multiples défis ou mises en cause. Se pose dès lors une question majeure sur sa transformation éventuelle et, à partir de là, sur l’expérimentation institutionnelle dans ce domaine. Ce projet pluri-universitaire, mené en partenariat entre l’UCLouvain et l’ULiège, poursuit trois objectifs. Premièrement, il vise à identifier et analyser les transformations actuelles à l’oeuvre dans les institutions de la concertation sociale, dans un contexte marqué par la quadruple crise en cours – crise sanitaire du COVID-19, crise politique, crise économique et crise climatique. Deuxièmement, il entend cerner la capacité qu’ont les institutions de la concertation sociale à réguler les formes émergentes de travail et d’emploi dans une économie internationalisée et dans un contexte de mise en cause des institutions traditionnelles. Troisièmement, sur le plan fondamental, il souhaite contribuer aux récents développements théoriques, issus des sciences politiques et de la sociologie, portant sur le changement institutionnel, dans le champ de la régulation des relations d’emploi. Associant analyse documentaire, entretiens semi-directifs et un « laboratoire de la concertation sociale », la recherche empirique sera comparative, afin de saisir les traits communs explicatifs, et de montrer dans quels cas les processus à l’oeuvre sont porteurs d’expérimentation institutionnelle.
Résilience organisationnelle dans les organisations de l'économie sociale
Chercheure : Zoé Debroeyer
Promotrice : Anaïs Périlleux
Comprendre la survie et la résilience des organisations de l'Economie Sociale (ES) est un enjeu vital pour assurer leur durabilité dans un environnement économique, politique et social instable et marqué par des crises. Dans ce contexte, cette recherche propose l'utilisation de méthodes quantitatives pour instiguer cette thématique. Un premier temps de la thèse investigue différents mécanismes de résilience organisationnelle au sein de l'ES. Un second propose une analyse de survie comparative entre ES et économie conventionnelle en Belgique. Dans cette analyse, certains attributs organisationnels seront questionnés comme facteurs de résilience. Au final, cette thèse contribue au savoir sur l'ES, ainsi qu'à son développement. En co-tutelle avec l'ULB, la thèse s'inscrit dans le projet des Chaires en Economie Sociale entre quatre universités belges francophones.
Etre femme et homosexuelle au travail : analyse des antécédents psychosociaux du jugement d'employabilité d'une cible doublement minoritaire" (2023-2027)
Chercheure : Gaëlle Leman
Promotrice : Annalisa Casini
Financement : FSR 2023
Jusqu'à présent, les recherches portant sur la discrimination basée sur l'orientation sexuelle sur le lieu de travail se sont principalement focalisées sur les hommes gays ou sur les personnes homosexuelles dans leur ensemble, tandis que les études se penchant sur la discrimination fondée sur le genre au travail se sont majoritairement concentrées sur les femmes hétérosexuelles. À l'encontre de cette tendance, ce projet vise à étudier la discrimination spécifique vécue par les femmes lesbiennes sur le lieu de travail. Plus précisément, l'effet médiateur des stéréotypes à l'égard des femmes lesbiennes sur la relation entre les caractéristiques de la cible (genre, orientation sexuelle) et l'employabilité perçue de celle-ci (employabilité, amabilité, promotion, salaire...) sera étudié. De plus, les effets des caractéristiques, croyances et motivations de l'évaluateur·ice, de la prototypicalité de la cible, et du profil du poste seront également pris en considération."
La fabrique du jugement : approche sociologique du traitement judiciaire des homicides de partenaires intimes
Chercheure : Clémentine Teboulle
Promotrices : Florence Degavre et Natacha Chetcuti-Osorovitz (Université Paris Cité, France)
De l’affaire Jacqueline Sauvage à l’émergence de décomptes des féminicides par la société civile, les « homicides de partenaires intimes » ont gagné en visibilité au cours des dernières décennies, entraînant un renouveau des recherches sur une question traitée par le passé via la lecture des « crimes passionnels ». Cette thèse de sociologie s’inscrit à la croisée de la sociologie du droit et de la justice et des études de genre, et dans le prolongement de leur rapprochement récent, afin de comprendre la place des rapports sociaux dans le traitement judiciaire des homicides de partenaires intimes. Au moyen d’une enquête qualitative mobilisant l’observation ethnographique des procès, les entretiens semi-directifs avec ses acteur·trice·s (magistrat·e·s, expert·e·s, avocat·e·s, etc.) et l’analyse documentaire des sources statistiques, des rapports et des décomptes existants, la recherche propose une lecture consubstantielle de la fabrique du jugement pénal.
Cooperatives as commons and their sustainability
Chercheure : Esmeralda Gerritse
Promotrice : Anaïs Périlleux
With our research project we aim to examine how the cooperative alternative governance model can support our society to face the current crises. In a first moment, we focus on worker cooperatives. Employing a rich and unique large scale french database, our research analyses and econometrically models the survival patterns during the last economic crisis and disentangles possible resilience mechanisms. Furthermore, a second study will analyse through an empirical perspective the organisational match of worker profiles based on recent behavioural economics. In a third moment, we will move to the new wave of social cooperative to study their contribution to a more sustainable development by analysing them through the lenses of the commons.
Trajectoires de sans-abris et mal-logés. Accès au logement et droits sociaux dans une perspective dynamique
Chercheure : Noémie Emmanuel
Promoteurs : Martin Wagener, Koen Hermans (KULeuven), Griet Roets (UGent)
Le Sans-abrisme et mal-logement sont une manifestation extrême de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Récemment encore, les organisations internationales avertissaient sur l’augmentation du sans-abrisme dans presque tous les États-providence européens (Busch ‐ Geertsema et al, 2014; FEANTSA 2017). La projet de recherche s’inscrit dans un projet BELSPO qui va évaluer les dispositifs d’accès et de maintien au logement des populations précaires miss en œuvre à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre dans une perspective sociologique. À partir des parcours biographiques de sans-abris et mal-logés, il s’agira d’évaluer la mesure dans laquelle les politiques publiques en place permettent l’effectivité du droit au logement. Dans cette perspective, la problématique du non-recours au droit (Non take-up NTU) sera un point d’attention central de la recherche. Appréhender les phénomènes de non-recours à travers les différents niveaux au sein desquels ils peuvent se jouer (niveau du régime de prestations lui-même, niveau de la mise en œuvre des politiques et au niveau du bénéficiaire (Van Oorschot, 1996)) exige la combinaison de plusieurs méthodes. Cela semble en effet nécessaire pour appréhender la complexité des phénomènes du sans-abrisme et du mal-logement (Fitzpatrick et al, 2013) et pour faire la lumière sur le rôle des multiples acteurs.trices (services sociaux, institutions, pouvoirs publiques, …) qui interviennent pour faire valoir les droits sociaux des requérant.e.s et sortir du sans-abrisme.
L’intégration de la dimension biopsychosociale dans les soins de santé primaires au Burundi : cas du projet de santé communautaire à Bitare et à Rumonge
Chercheur : Bonaventure Nikoyandoye
Promoteur.trice.s : Léandre Simbananiye (Université du Burundi, Directeur principal) et Annalisa Casini
La thèse aborde la question de l'intégration des aspects psycho-sociaux dans les soins de santé primaire qui se centrent souvent sur le biologique. Elle choisit d'analyser deux angles que sont : l'angle des ressources humaines et l'angle psychosocial. Le terrain consiste en deux centres de santé communautaires au Burundi.
La personne qui travaille par l’intermédiaire d’une plateforme numérique, un « sujet de droit » ?
Chercheure : Céline Wattecamps (chercheure associée, CRIDES)
Promoteur.trice.s : Pascale Vielle et Filip Dorssemont
De manière générale, le rôle du droit dans la protection des travailleurs.euses qui vivent des situations d’emploi ou de travail particulières, ou au contraire, dans la légitimation d’une certaine précarité, est interrogé dans le cadre de cette recherche.Plus particulièrement, la recherche porte sur la réglementation, en droit social, du travail par l’intermédiaire de plateformes numériques. Elle a pour objectif de déterminer la stratégie juridique à privilégier, afin de permettre à la personne qui travaille par l’intermédiaire d’une plateforme numérique de devenir un « sujet de droit », au sens où Alain Supiot l’entend dans son essai « Critique du droit du travail ». Par conséquent, dans un premier temps, la pertinence des catégories actuelles du droit social qui réglementent ou sont proposées pour réglementer le travail par l’intermédiaire de plateformes numériques, sera examinée à l’aune du cadre théorique. Dans un second temps, les options qui peuvent être retenues seront développées, compte tenu de ce cadre théorique. Il s’agit de concilier une approche institutionnelle et fonctionnelle du droit social. Dès lors, la recherche attache une importance particulière au contexte, et s’inscrit dans une perspective interdisciplinaire, où les disciplines du droit, de la sociologie du droit et de la théorie du droit se rencontrent.
Être transgenre/non-binaire face à un système cis-genre, binaire et hétéro-normé : une analyse sous l’angle de dynamiques identitaires et des relations avec les professionnels
Chercheure : Emma Sarter (chercheuse associée, assistante Faculté de Psychologie et des sciences de l’éducation)
Promotrice : Annalisa Casini
En s’inscrivant dans le cadre théorique de l’Identité sociale (SIT), le présent projet s’intéresse à deux questions principales : 1/ quels sont les processus impliqués dans la construction de l’identité transgenre et non-binaire et en quoi ceux-ci diffèrent, ou non, des processus identitaires des personnes cis-genre ? 2/ En quoi les stratégies identitaires mises en place par les un·e et des autres peuvent avoir un impact sur les relations intergroupes, et plus particulièrement sur les relations entre les personnes transgenre/non-binaire et les professionnels.elles cis-genre (médecins, psychiatres, avocats, etc.) que ils/elles sont amené.e.s à côtoyer à différents moments du processus de transition et, plus généralement dans tout au long de leur vie ? Afin d’investiguer ces questions, le projet adoptera une approche méthodologique résolument mixte, mariant la méthode expérimentale à des méthodes qualitative et de recherche action qui seront élaborée en collaboration avec les associations de terrain.