Josué Begu Mbolipay - Revenir chez soi ou partir ailleurs ?

Josué Begu Mbolipay

soutiendra publiquement sa dissertation

"Revenir chez soi ou partir ailleurs ? Dynamiques familiales, politiques migratoires et trajectoires de migration des migrants africains vivant en Belgique et au Canada"

pour l'obtention du grade de Doctorat en sciences politiques et sociales

le mardi 27 mai 2025 à 16h 

LECL82 

Possibilité de suivre la défense via TEAMS

Résumé

Le projet migratoire, en constante évolution, reflète les intentions de mobilité future et constitue un bon indicateur des réémigrations. Initialement centré sur les non-migrants, l’intérêt scientifique se tourne désormais vers ceux ayant déjà migré, qu’ils souhaitent retourner dans leur pays d’origine ou en rejoindre un autre. Néanmoins, la dimension politique reste, à ce jour, peu analysée de manière empirique. Cette recherche étudie les projets migratoires et la réémigration effective des migrants africains, en croisant les expériences individuelles, la dynamique familiale et les politiques migratoires en Belgique. Elle examine également l’insertion professionnelle des réémigrés au Canada. Combinant des données quantitatives et qualitatives, et mobilisant différentes méthodes d’analyse, l’étude révèle qu’en Belgique, vivre en famille réduit les chances de réémigrer, tandis que les périodes d’irrégularité les favorisent. La procédure d’asile tend à immobiliser les migrants, alors que le déclassement professionnel pousse certains à repartir. Les politiques d’intégration encouragent la réémigration, tandis que celles incitant au retour tendent à la freiner. Au Canada, malgré une amélioration apparente du statut social, de nombreux migrants envisagent une reconversion professionnelle, tandis que d’autres subissent un déclassement. Certains considèrent le Canada comme une destination finale, tandis que d’autres projettent une vie partagée entre le Canada et la République démocratique du Congo. La thèse met en évidence le rôle clé de la structure familiale et de la stabilité administrative, souligne les effets ambivalents des politiques migratoires, et recommande une approche tricontextuelle pour mieux appréhender la complexité des trajectoires migratoires.

Abstract 

Migration plans, which are constantly evolving, reflect future mobility intentions and are a valuable indicator of remigration. Initially focused on non-migrants, scientific interest is now turning to individuals who have already migrated, whether they wish to return to their country of origin or settle in another. Nevertheless, to date, the political dimension remains little studied from an empirical point of view. This research focuses on the migration projects and actual re-migration of African migrants by cross-referencing individual experiences, family dynamics, and migration policies in Belgium. It also examines the professional integration of re-migrants in Canada. Combining quantitative and qualitative data, and using various analytical methods, the study reveals that in Belgium, living with a family reduces the likelihood of re-migration, while periods of irregular legal status increase it. Asylum procedures tend to immobilize migrants, while professional downgrading pushes some of them to leave. Integration policies tend to encourage re-emigration, while incentives to return tend to discourage it. In Canada, despite an apparent improvement in social status, many migrants are considering professional retraining, while others are experiencing professional downgrading. Some consider Canada a final destination, while others envisage a transnational life between Canada and the Democratic Republic of Congo. The thesis highlights the key role of family structure and administrative stability, underlines the ambivalent effects of migration policies, and recommends a tricontextual approach to grasp the complexity of migration trajectories better.

Membres du jury 

Prof. Bruno Schoumaker (UCLouvain), promoteur et secrétaire du jury
Prof. Marie-Laurence Flahaux (IRD), promotrice
Prof. Philippe Bocquier (UCLouvain), président du jury
Prof. Sorana Toma (Université de Gand), examinatrice externe
Prof. José Mangalu Mobhe Agbada (Unikin), comité d’accompagnement
Prof. Thierry Eggerickx (UCLouvain), comité d’accompagnement