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COVID-19 : quel impact pour les étudiants ?

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31 March 2021, modified on 6 December 2024

Entre le 22 février et le 5 mars, quatre chercheurs et chercheuse de l’UCLouvain, l’ULB et l’ULiège ont interrogé 25 000 étudiants de l’enseignement supérieur afin de connaître l’impact de la crise du COVID-19 sur ces jeunes. L’étude a été réalisée sous l’impulsion de Valérie Glatigny, ministre de l’enseignement supérieur, et subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Comment les étudiants du supérieur vivent-ils la crise actuelle ? L’enquête réalisée en ligne par les psychologues Vincent Yzerbyt et Olivier Luminet (UCLouvain), Olivier Klein (ULB) et Fabienne Glowacz (ULiège), tous membres du groupe Psychologie et Corona, a rassemblé plus de 25 000 étudiants âgés de 18 à 25 ans. C’est la première enquête qui rassemble une proportion aussi importante de la population étudiante (Universités, Hautes Écoles, Instituts Supérieurs des Arts) en Belgique, soit plus de 10 % de l’ensemble des étudiants.

Le taux de participation impressionnant dévoile l’envie des jeunes de faire entendre leur voix, soulignent les experts. Le questionnaire interrogeait les étudiants sur quatre aspects : les principales difficultés rencontrées, leur santé mentale, le respect des mesures sanitaires et les perspectives d’avenir.

Un étudiant sur dix se dit confronté à des difficultés pour subvenir à ses besoins essentiels. En plus d’un sentiment d’isolement au plan de l’enseignement (pour 73 %), d’autres difficultés psychologiques liées aux cours en ligne sont rapportées : un sentiment de fatigue mentale et physique (pour 82 %), un manque de motivation (chez 81 %) et des difficultés à gérer le stress (pour 54 %). Tout ceci mène à un sentiment de décrochage chez près de 40 % des étudiants interrogés.

Les étudiants de l’enseignement supérieur font face à des difficultés psychologiques. Un étudiant sur deux a des symptômes avérés d’anxiété et de dépression. Ce sont les étudiants de bachelier, principalement 2 et 3, qui présentent les niveaux les plus élevés d’anxiété et de dépression. « Je suis triste et je pleure quasiment tous les jours », témoigne un étudiant. De manière générale, les 18-25 ans se disent satisfaits de leurs relations familiales, amicales et amoureuses mais pointent le manque de contact avec les autres étudiants et avec les enseignants.

Parmi les états émotionnels ressentis, bon nombre des étudiants se sentent en colère et indiquent souffrir de troubles du sommeil et de l’appétit. Une perte d’espoir en l’avenir est également fortement présente.

Pour chaque comportement (lavage des main, port du masque, distance physique et limitation des contacts sociaux), on constate un suivi majoritaire des mesures même si certaines s’avèrent difficiles à appliquer. S’ils sont 2/3 à porter le masque à l’intérieur, en dehors de leur bulle, les chiffres descendent à 41 % entre amis. Les jeunes travaillent autant que possible à la maison (83 %) et respectent une distance de 1,50 m hors domicile (65%). Ils évitent les rassemblements dans les lieux publics (64 %) et maintiennent leurs contacts via les réseaux sociaux (76 %).

Les priorités des jeunes sont les contacts sociaux et le retour sur les campus pour certaines activités liées à leur formation. La réouverture des salles et clubs de sport est également importante pour les jeunes. Une proportion importante d’étudiants (62 %) dit avoir apprécié les aides proposées par leurs institutions. Pour beaucoup, cette période aura été l’occasion de prendre conscience de l’importance de la solidarité, du soutien et des relations avec la famille et les amis.

Face à ces résultats, les chercheurs proposent plusieurs pistes d’action tels qu’un accès aux espaces collectifs permettant la reprise des contacts sociaux entre étudiants ; poursuivre le soutien aux structures d’aide aux étudiants tant sur le plan matériel, financier que psychologique ; renforcer les campagnes de motivation et d’explication concernant la vaccination ; poursuivre le rappel des mesures sanitaires.