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Soigner la paralysie cérébrale par une thérapie intensive et ludique

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9 January 2024, modified on 6 December 2024

La paralysie cérébrale, première cause de handicap moteur chez l’enfant, touche une naissance sur 550. Les travaux de la professeure Yannick Bleyenheuft confirment qu’un entrainement intensif de la motricité est très efficace pour donner plus d’autonomie aux petits et même plus efficace qu’auprès d’enfants en âge scolaire. Les changements sont les plus importants jamais observés pour des enfants de moins de six ans. Une première qui influencera tout le développement de ces très jeunes patients et pourrait changer la trajectoire développementale de nombreux enfants dans le futur ! 

Chaque année, près de 1 500 nouveau-nés sont victimes de paralysie cérébrale, résultat d’une lésion au cerveau pendant la gestation ou les deux premières années de vie. Les causes sont diverses : infection, problème avec le cordon ombilical à la naissance, syndrome du bébé secoué, etc. 

Depuis plus de dix ans, Yannick Bleyenheuft, professeure à l’Institut de neurosciences et à la Faculté des sciences de la motricité, a mis au point, en collaboration avec l’Université Columbia, une méthode de rééducation intensive très prometteuse, HABIT-ILE. La dernière publication de son équipe de recherche dans Jama Pediatrics confirme que cette méthode est très efficace auprès des enfants de 1 à 4 ans - âge auquek la plasticité corticale est maximale -, davantage encore qu’avec des enfants de plus de 6 ans auprès desquels l’efficacité de la méthode avait déjà été démontrée par la même équipe de scientifiques. 

HABIT-ILE – Hand-Arm Bimanual Intensive Therapy Including Lower Extremities – a été mise au point en 2011 à l’UCLouvain. Cette méthode stimule constamment, de manière concomitante, la coordination des deux mains et les membres inférieurs (jambes et pieds) ainsi que le tonus du tronc. « C’est une méthode proche de l’apprentissage intensif d’un instrument de musique ou de l’entraînement sportif », souligne Yannick Bleyenheuft, « puisque l’enfant suit un stage de deux semaines à raison de 5 h par jour ». 

Les résultats de cette recherche sont extrêmement positifs. Avec moins d’heures d’entraînement que chez les enfants plus âgés (50 h sur deux semaines au lieu de 90 h), ces enfants atteignent des résultats aussi bons voire meilleurs que les enfants de plus de six ans, confirmant l’hypothèse d’une neuroplasticité plus importante.

Autant d’espoirs pour arriver à mieux traiter les enfants atteints de paralysie cérébrale et, qui sait, demain, en faire autant pour des adultes atteints d’AVC ? 

Les travaux de l’équipe de la Pre Bleyenheuft sont soutenus par la Fondation Paralysie cérébrale et la Fondation Butterfly.