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Digital Services Act

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Bilan du DSA : quel rôle pour les médias d’information ?

L’ORM et le MiiL, le laboratoire d’innovations médiatiques de l’UCLouvain, ont organisé ce mardi 14 janvier une journée d’étude en partenariat avec la Villa Numeris, think tank européen sur le numérique, pour décortiquer une année de DSA. 

Alors que Meta, maison mère de Facebook et Instagram, annoncé la fin du fact-checking aux Etats-Unis, le Digital Services Act européen fêtait sa première année d’application. L’occasion de questionner son efficacité après de nombreuses évolutions dans le paysage médiatique et numérique. Universitaires, avocats et journalistes ont échangé lors d’une journée d’étude organisée ce mardi 14 janvier à l’Université de Saint-Louis Bruxelles par l’ORM, le MiiL, le pôle innovation de l’UCLouvain, le CRIDES (UCLouvain Saint-Louis Bruxelles) et La Villa Numeris, think tank européen.

La Villa Numeris accueille un groupe de travail, présidé par Pascal Beauvais, professeur à l’école de droit de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, et Thaima Samman, du Cabinet Samman. «Réaffirmer la liberté d’expression» est l’objectif et le titre de leur rapport, qui a animé le colloque autour de trois tables rondes. Les deux premières, axées sur l’aspect juridique, ont questionné les anciens et nouveaux acteurs encadrant la liberté d’expression et la mise en œuvre du DSA. La troisième a abordé pleinement les mutations de l’espace numérique et leurs conséquences sur le monde du journalisme. Comment lutter efficacement contre les fake news et les ingérences étrangères ? Quelle place pour la liberté d’expression dans des espaces sans modération ? Autant de questions qui ont alimenté les débats.

Autour de cette table ronde présidée par Benoît Grevisse, professeur à l’Ecole de Journalisme de Louvain, plusieurs acteurs du monde académique. Jean-Paul Philippot, administrateur général de la RTBF, rappelle que la pérennité des médias dépend de l’indépendance des grands acteurs du numérique. Charlotte Michils, secrétaire générale de la VVJ, représentait la fédération européenne des journalistes (EFJ). Alain Strowel, professeur de droit à l’UCLouvain Saint-Louis, a pu éclairer l’impact du DSA dans le monde médiatique. Finalement, Antonin Descampe, professeur en innovation médiatique à l’École de Journalisme de Louvain, a proposé des solutions pour évoluer dans l’espace numérique et faire de l’IA une alliée plutôt qu’une ennemie.

Une journée qui s’achève sur un constat renforcé : la nécessité d’une approche holistique des questions touchant à la liberté d’expression et au journalisme. Ce regard interdisciplinaire est « essentiel », commente Benoît Grevisse : « La survie du journalisme en démocratie ne se règle pas qu’entre journalistes ». La lutte pour la liberté d’expression et contre les fake news « ne peut être l’apanage de l’un ou l’autre, c’est l’affaire de tous », appuie David Lacombled, président de La villa numeris.