Inscription obligatoire ici

Longtemps délaissée au profit d’autres périodes de l’histoire minoenne, la période des Premiers Palais (1900-1700 av. n.è.) est pourtant celle du développement d’une société complexe, qui s’illustre par la construction d’édifices monumentaux, l’usage d’écritures et de systèmes administratifs, et l’adoption de nouvelles technologies liées au travail de la pierre, du métal et de l’argile, le tout imprégné des contacts intensifs avec la Méditerranée orientale. Cette société est toutefois empreinte de régionalismes prononcés, traditionnellement interprétés comme les corollaires de l’émergence des premiers états. La définition claire et l’organisation intrinsèque de ces premières entités, leurs sphères d’influence et les relations qu’elles entretiennent demeurent cependant sous-investiguées.  

On propose une analyse intégrée de traits spécifiques de la culture matérielle protopalatiale (modes de production, circulation et utilisation des artefacts, formes architecturales, coutumes funéraires, écritures et systèmes administratifs) envisagés sur une sélection de sites, de manière diachronique et multiscalaire. L’objectif est d’identifier les différentes pratiques locales en présence, c’est-à-dire des traditions telles qu’elles lient ou distinguent les groupes sociaux existants. L’étude des différentes communautés de pratiques à l’échelle intra et extrarégionale permettra de comprendre la nature des interactions entre les sites. Ces recherches permettront de proposer une interprétation nuancée et documentée de l’organisation de la Crète protopalatiale, qui spécifie les réseaux idéologiques, politiques et économiques qui la caractérisent.

Par sa polysémie, le terme pudor (« honte, honneur, retenue, pudeur, modestie ») et son utilisation par les auteurs latins du 1^er s. av. n. è. au 3^e s. de n. è. nous permettent d’avoir un aperçu du bon comportement qui était attendu des Romain·e·s. L’oratrice du jour vous propose d’aborder un aspect bien particulier du champs d’action du pudor, à savoir celui de son rapport avec un amour qualifié d’excessif pour le luxe et les richesses. Il s’agit en effet d’une thématique qui a trouvé écho dans l’ensemble de la littérature latine, que ce soit dans les traités de philosophie morale, dans les écrits satiriques, dans les récits historiques ou encore dans les plaidoyers judiciaires. L’analyse des passages où les auteurs latins opposent le pudor au luxe et à la cupidité nous permettra d’entr’apercevoir quelles étaient les limites, pour les Romain·e·s, qu’il convenait de ne pas franchir pour ne pas encourir le jugement moral de leurs pairs.

Inscription obligatoire ici

par Nathan Carlig, Chargé de recherches du F.R.S.-FNRS, Université de Liège, Centre de Documentation de Papyrologie Littéraires (CEDOPAL)

Partie intégrante de l’histoire de l’Égypte et de sa littérature, les papyrus littéraires grecs et latins chrétiens ont généralement été étudiés séparément des papyrus littéraires grecs et latins non chrétiens, pourtant contemporains. Contribuant à pallier ce manque, la conférence de ce jour, tirée de nos recherches doctorales, porte sur les papyrus littéraires grecs et latins mixtes profanes et chrétiens, à savoir ceux portant des textes relevant de la paideia combinés à des indices matériels de christianisme, datés entre le III^e et le VII^e/VIII^e siècle. On présentera cette documentation et on en proposera pour la première fois une typologie, fondée sur l’examen interne (langue, contenu) et externe (matériau et forme du support, dispositifs de mise en page, paléographie) des papyrus, afin d’en identifier les contextes de production et d’utilisation.

Inscription obligatoire ici !