Comment bien vivre sa canicule ? Horace, l’un des plus grands bons vivants de la littérature latine, a fait de cette question un thème majeur de sa carrière poétique, transformant ainsi ce qui était un lieu commun de la poésie gréco-latine depuis Hésiode en un programme poétique et politique majeur. Cette conférence montre comment l’Ode I,38, la conclusion courte et apparemment modeste du premier livre d’Odes d’Horace, s’inscrit dans un ensemble d’arcs narratifs communs à la poésie d’Horace depuis les Satires et les Epodes jusqu’à la fin de son premier ‘recueil’ de poésie lyrique. En plus de retracer l’importance des remèdes contre la chaleur (roses, des myrtes, du vin), cette conférence propose une lecture calendaire de la poésie d’Horace - une sorte de Fastes d’Horace, pour ainsi dire - qui suggère le rôle du rituel dans la structuration de la littérature dans la Rome d’Horace.

Conférence de Frederik Vervaet (Université de Melbourne)

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Peu de témoignages antiques fournissent autant d'informations sur les relations économiques que les amphores. Les inscriptions peintes qu'elles portent sont d'une importance particulière. Elles fournissent des informations essentielles sur ce qui a été transporté dans ces récipients conçus pour un transport maritime. Les amphores sont la preuve matérielle et concrète des produits qui ne sont autrement attestés que par la tradition littéraire. Elles permettent de faire le lien avec leur région d'origine et mettent en évidence les spécificités des produits utilisés dans la vie quotidienne de l'Antiquité romaine.

La conférence donne un aperçu du potentiel historique des amphores et de leurs tituli picti à l'aide de trouvailles de Mayence, Cologne et Augsbourg. La conférence fait suite à la présentation du 14.11.2022, dans laquelle la documentation des inscriptions peintes sur les amphores de Rome par Heinrich Dressel dans le cadre de ses travaux pour le Corpus Inscriptionum Latinarum (CIL), qui fait encore autorité aujourd'hui, est présentée du point de vue des documents d’archives.

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Séance extraordinaire des Midis de l'Antiquité

Aristotelian approach to the feminine in general and to women in particular is problematic. Despite the absence of a systematic theory on the subject, it is possible to give an account of what Aristotle thought about women by gathering some ideas that appear mainly in the biological works, in the Politics, or in the Metaphysics. Different interpretations result from various reconstructions. Some of them aim to a critical presentation of Aristotle’s position towards the feminine, others try to explain his arguments or ideas without judging, while others even intend to justify them. In this talk, I propose to contribute to this controversial debate through a different method: rather than present the general and abstract ideas regarding women I will, instead, focus on the particular and concrete mentions of determinate women along the corpus aristotelicum. This includes: anonymous working women as well as specified or named authors, historical figures and literary or mythological characters.

La Collection d’hippiatrie grecque a été constituée au plus tôt au début de l’époque byzantine à partir de sept traités vétérinaires rédigés entre la seconde moitié du I^er siècle et le cinquième siècle ap. J.-C.. Loin d’avoir conservé sa forme originelle, la Collection hippiatrique a au contraire connu divers réagencements et réécritures appelés « recensions ». Parmi les sources de la recension B, réalisée dans le courant du premier humanisme byzantin (X^e s.), se trouve un manuel anonyme, inconnu de la Collection primitive et intitulé à-propos « Pronostics et traitements » (Πργονώσεις καὶ ἰάσεις).

Cette conférence présentera le texte encore peu étudié des Pronostics et traitements, son contenu et les remèdes accessibles qu’il propose à « celui qui nourrit le cheval » (Hippiatrica Berolinensia 8.4). Ce sera aussi l’occasion de présenter la littérature vétérinaire antique et les difficultés inhérentes à son étude. Nous verrons enfin ce qu’apporte l’investigation des Pronostics et traitements à la connaissance actuelle de l’histoire de la médecine vétérinaire antique.

Au cours des deux dernières décennies, l'archéologie crétoise a connu d'importantes avancées dans l'étude de la naissance et du développement des cités-États après le déclin des civilisations de l'Âge du Bronze. Partant de grandes régions contrôlées par quelques palais, la Crète s'est divisée en territoires plus petits et est devenue celle qu'Homère appelle "la terre des cent villes" (Iliade 2.649). En étudiant les dynamiques territoriales en jeu, l’archéologie spatiale peut contribuer à une meilleure compréhension de l’émergence et du développement des cités-États au cours du premier millénaire avant notre ère. Cette présentation tâchera de décrire l’évolution de l’organisation territoriale en Crète centrale en se concentrant particulièrement sur l’évolution des frontières et des schémas de peuplement, en lien avec les axes de communications modélisables dans un Système d'Information Géographique. 

Le territoire que nous pouvons comprendre sous le nom de « Sabine intérieure » est situé dans le cœur montagneux de l'Italie centrale, dans cette partie des Apennins qui chevauche aujourd'hui les régions modernes du Latium, de l'Ombrie et des Marches. Si, jusqu'à une date relativement récente, notre connaissance de la Sabine intérieure à l'époque préromaine était liée à la narration de sources historiques anciennes et à quelques découvertes exceptionnelles, il est aujourd'hui possible d'en proposer une image nettement plus cohérente et articulée. Un tableau qui montre le grand dynamisme des communautés locales sabines à l'époque préromaine et le rôle important qu'elles et le territoire qu'elles habitaient ont joué dans le panorama de l'archéologie de l'Italie centrale avant l'unification romaine.