Programme
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2024 - 2025
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Le spectacle des arcanes11 Sep11 Sep...
Dans un texte désormais célèbre, Denis Richet analysait le travail de la monarchie sur elle-même. Le wébinaire que nous proposons invite à suivre ses analyses, en décentrant le regard sur les acteurs institutionnels, individuels et collectifs, qui, dans l’exercice quotidien de la souveraineté au nom des autorités publiques, travaillent à façonner leurs propres charges, à discuter les ordres qu’ils reçoivent et à feindre l’antiquité de leurs propres pratiques instituées bien souvent récemment, au gré d’un coup politique, d’une disgrâce, d’un changement dynastique. Pour dessiner les contours scientifiques de cet objet de recherche original, les sources mobilisées au cours des séances seront autant des sources iconographiques que textuelles, en questionnant la notion de corpus d’enquête et son lien avec les questionnaires de recherche. La modernité est entendue de manière large, afin de prolonger, pour la première modernité, les analyses heuristiques de la lente montée en puissance des administrations expertes de la fin du Moyen Âge, institutions implantées dans les entourages souverains depuis plus d’un siècle lors du déclenchement des conflits civils et géopolitiques de forte intensité au second XVIe siècle.
La visée des séances est de parvenir à analyser les représentations du pouvoir qui se pense et se donne à voir à lui-même, à la société administrative et à la société politique dans ces discours de formes hybrides, véritables objets politiques dotés d’une efficacité politique et sociale, inscrits au coeur des stratégies de propagande et de communication politique. Cette approche permet également de restituer plus finement quel est le périmètre de la fraction de la société politique que nous proposons de nommer société administrative. Le wébinaire donne la parole à des collègues de disciplines diverses telles que l’histoire, les sciences du droit et les sciences politiques et sociales, la littérature, l’anthropologie, la philosophie et l’histoire des images. Les séances permettent de dresser les entrées d’un questionnaire de recherche en vue de l’organisation d’un colloque international à Bruxelles à l’automne 2025, premier point d’étape de la constitution d’un groupe de recherche transdisciplinaire en histoire et anthropologie culturelles du politique.
En savoir plusLe spectacle des arcanes11 Sep11 Sep...Dans un texte désormais célèbre, Denis Richet analysait le travail de la monarchie sur elle-même. Le wébinaire que nous proposons invite à suivre ses analyses, en décentrant le regard sur les acteurs institutionnels, individuels et collectifs, qui, dans l’exercice quotidien de la souveraineté au nom des autorités publiques, travaillent à façonner leurs propres charges, à discuter les ordres qu’ils reçoivent et à feindre l’antiquité de leurs propres pratiques instituées bien souvent récemment, au gré d’un coup politique, d’une disgrâce, d’un changement dynastique. Pour dessiner les contours scientifiques de cet objet de recherche original, les sources mobilisées au cours des séances seront autant des sources iconographiques que textuelles, en questionnant la notion de corpus d’enquête et son lien avec les questionnaires de recherche. La modernité est entendue de manière large, afin de prolonger, pour la première modernité, les analyses heuristiques de la lente montée en puissance des administrations expertes de la fin du Moyen Âge, institutions implantées dans les entourages souverains depuis plus d’un siècle lors du déclenchement des conflits civils et géopolitiques de forte intensité au second XVIe siècle.
La visée des séances est de parvenir à analyser les représentations du pouvoir qui se pense et se donne à voir à lui-même, à la société administrative et à la société politique dans ces discours de formes hybrides, véritables objets politiques dotés d’une efficacité politique et sociale, inscrits au coeur des stratégies de propagande et de communication politique. Cette approche permet également de restituer plus finement quel est le périmètre de la fraction de la société politique que nous proposons de nommer société administrative. Le wébinaire donne la parole à des collègues de disciplines diverses telles que l’histoire, les sciences du droit et les sciences politiques et sociales, la littérature, l’anthropologie, la philosophie et l’histoire des images. Les séances permettent de dresser les entrées d’un questionnaire de recherche en vue de l’organisation d’un colloque international à Bruxelles à l’automne 2025, premier point d’étape de la constitution d’un groupe de recherche transdisciplinaire en histoire et anthropologie culturelles du politique.
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Le spectacle des arcanes20 Sep20 Sep...
Dans un texte désormais célèbre, Denis Richet analysait le travail de la monarchie sur elle-même. Le wébinaire que nous proposons invite à suivre ses analyses, en décentrant le regard sur les acteurs institutionnels, individuels et collectifs, qui, dans l’exercice quotidien de la souveraineté au nom des autorités publiques, travaillent à façonner leurs propres charges, à discuter les ordres qu’ils reçoivent et à feindre l’antiquité de leurs propres pratiques instituées bien souvent récemment, au gré d’un coup politique, d’une disgrâce, d’un changement dynastique. Pour dessiner les contours scientifiques de cet objet de recherche original, les sources mobilisées au cours des séances seront autant des sources iconographiques que textuelles, en questionnant la notion de corpus d’enquête et son lien avec les questionnaires de recherche. La modernité est entendue de manière large, afin de prolonger, pour la première modernité, les analyses heuristiques de la lente montée en puissance des administrations expertes de la fin du Moyen Âge, institutions implantées dans les entourages souverains depuis plus d’un siècle lors du déclenchement des conflits civils et géopolitiques de forte intensité au second XVIe siècle.
La visée des séances est de parvenir à analyser les représentations du pouvoir qui se pense et se donne à voir à lui-même, à la société administrative et à la société politique dans ces discours de formes hybrides, véritables objets politiques dotés d’une efficacité politique et sociale, inscrits au coeur des stratégies de propagande et de communication politique. Cette approche permet également de restituer plus finement quel est le périmètre de la fraction de la société politique que nous proposons de nommer société administrative. Le wébinaire donne la parole à des collègues de disciplines diverses telles que l’histoire, les sciences du droit et les sciences politiques et sociales, la littérature, l’anthropologie, la philosophie et l’histoire des images. Les séances permettent de dresser les entrées d’un questionnaire de recherche en vue de l’organisation d’un colloque international à Bruxelles à l’automne 2025, premier point d’étape de la constitution d’un groupe de recherche transdisciplinaire en histoire et anthropologie culturelles du politique.
En savoir plusLe spectacle des arcanes20 Sep20 Sep...Dans un texte désormais célèbre, Denis Richet analysait le travail de la monarchie sur elle-même. Le wébinaire que nous proposons invite à suivre ses analyses, en décentrant le regard sur les acteurs institutionnels, individuels et collectifs, qui, dans l’exercice quotidien de la souveraineté au nom des autorités publiques, travaillent à façonner leurs propres charges, à discuter les ordres qu’ils reçoivent et à feindre l’antiquité de leurs propres pratiques instituées bien souvent récemment, au gré d’un coup politique, d’une disgrâce, d’un changement dynastique. Pour dessiner les contours scientifiques de cet objet de recherche original, les sources mobilisées au cours des séances seront autant des sources iconographiques que textuelles, en questionnant la notion de corpus d’enquête et son lien avec les questionnaires de recherche. La modernité est entendue de manière large, afin de prolonger, pour la première modernité, les analyses heuristiques de la lente montée en puissance des administrations expertes de la fin du Moyen Âge, institutions implantées dans les entourages souverains depuis plus d’un siècle lors du déclenchement des conflits civils et géopolitiques de forte intensité au second XVIe siècle.
La visée des séances est de parvenir à analyser les représentations du pouvoir qui se pense et se donne à voir à lui-même, à la société administrative et à la société politique dans ces discours de formes hybrides, véritables objets politiques dotés d’une efficacité politique et sociale, inscrits au coeur des stratégies de propagande et de communication politique. Cette approche permet également de restituer plus finement quel est le périmètre de la fraction de la société politique que nous proposons de nommer société administrative. Le wébinaire donne la parole à des collègues de disciplines diverses telles que l’histoire, les sciences du droit et les sciences politiques et sociales, la littérature, l’anthropologie, la philosophie et l’histoire des images. Les séances permettent de dresser les entrées d’un questionnaire de recherche en vue de l’organisation d’un colloque international à Bruxelles à l’automne 2025, premier point d’étape de la constitution d’un groupe de recherche transdisciplinaire en histoire et anthropologie culturelles du politique.
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La parole représentée / représenter la parole. De l’acte de langage à l’acte04 Oct04 Oct...
Programme
Programme :
Introduction
9h45-10h, Jérémie Ferrer-Bartomeu : Parole rare, parole profuse. Les enjeux de l'anthropologie politique et religieuse de la parole
10h-10h15, Ralph Dekoninck : Faire parler les images. L'anthropologie de la parole au prisme des études visuelles
Première session
10h15-11h15, Marta Battisti : L'église de Sainct Vital, entre image et paroles
11h15-12h15, Adrien Aracil : Une représentation contrariée : de la difficulté de « porter la parole » des assemblées politiques réformées
Lunch
Deuxième session
13h15-14h15, Julien Régibeau : Représenter la parole représentée. La diplomatie pontificale et la rencontre entre Attila et Léon Ier au milieu du XVIIe siècle
14h15-15h15, Aurélien Destain : Représenter la paix proclamée ». La prestation de serment de la ratification de la paix de Munster du 15 mai 1648, d’après Ter Borch
Pause
Troisième session
15h30-16h30 Judith Roche : Le motif de la « marmite » dans la polémique interconfessionnelle de la seconde moitié du XVIe siècle
16h30-17h30, Monique Weis : Philippe de Marnix à l'assemblée impériale de Worms (1578). Paroles et gestes d'une ambassade
En savoir plusLa parole représentée / représenter la parole. De l’acte de langage à l’acte04 Oct04 Oct...Programme
Programme :
Introduction
9h45-10h, Jérémie Ferrer-Bartomeu : Parole rare, parole profuse. Les enjeux de l'anthropologie politique et religieuse de la parole
10h-10h15, Ralph Dekoninck : Faire parler les images. L'anthropologie de la parole au prisme des études visuelles
Première session
10h15-11h15, Marta Battisti : L'église de Sainct Vital, entre image et paroles
11h15-12h15, Adrien Aracil : Une représentation contrariée : de la difficulté de « porter la parole » des assemblées politiques réformées
Lunch
Deuxième session
13h15-14h15, Julien Régibeau : Représenter la parole représentée. La diplomatie pontificale et la rencontre entre Attila et Léon Ier au milieu du XVIIe siècle
14h15-15h15, Aurélien Destain : Représenter la paix proclamée ». La prestation de serment de la ratification de la paix de Munster du 15 mai 1648, d’après Ter Borch
Pause
Troisième session
15h30-16h30 Judith Roche : Le motif de la « marmite » dans la polémique interconfessionnelle de la seconde moitié du XVIe siècle
16h30-17h30, Monique Weis : Philippe de Marnix à l'assemblée impériale de Worms (1578). Paroles et gestes d'une ambassade
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Le troisième corps du roi. Représentations, savoirs administratifs et matérialités politiques dans l'Europe de la première modernité24 Oct24 Oct...
Séminaire avec Jérémie Ferre-Bartomeu
Répondant : Maxime CartronLe séminaire est consacré à la méthode et aux premiers résultats du projet de recherche de J. Ferrer-Bartomeu. Ce projet consiste à comprendre pourquoi le pouvoir se rend visible, sous quelles conditions de possibilité historique et théorique, par quels moyens, pour quels profits et en courant quels risques, notamment en période de guerres civiles. Les questions liées à la visibilité des phénomènes et processus politiques, comme celles portant sur la figurabilité du pouvoir, entrent en dialogue avec l’analyse de la performance des textes et des images dans la société politique. Il souhaite ainsi étudier ce que le pouvoir fait des discours et, par effet retour, ce que les discours font au pouvoir. Le projet entend montrer comment l’expression visuelle et textuelle des administrateurs et magistrats de l’État structurent les arcanes du pouvoir, agencent des dispositifs de décision, de domination, de conseil, d’arbitrage et de négociation, mais aussi modifient les imaginaires des individus-collectifs que sont les institutions. L'hypothèse principale de travail consiste à montrer que la société administrative, pointe avancée de la société politique, forme un groupe professionnel relativement cohérent à l'échelle continentale qui trouve les ferments de son unité dans sa représentation, son instrumentation de savoirs experts et la matérialité spécifique des objets du politique qu'il manie. Cette société administrative forme ainsi, selon J. Ferrer-Bartomeu, un troisième corps du roi, distinct du corps mortel du souverain et de son corps mystique, tabernacle fragile de la Majesté.
En savoir plusLe troisième corps du roi. Représentations, savoirs administratifs et matérialités politiques dans l'Europe de la première modernité24 Oct24 Oct...Séminaire avec Jérémie Ferre-Bartomeu
Répondant : Maxime CartronLe séminaire est consacré à la méthode et aux premiers résultats du projet de recherche de J. Ferrer-Bartomeu. Ce projet consiste à comprendre pourquoi le pouvoir se rend visible, sous quelles conditions de possibilité historique et théorique, par quels moyens, pour quels profits et en courant quels risques, notamment en période de guerres civiles. Les questions liées à la visibilité des phénomènes et processus politiques, comme celles portant sur la figurabilité du pouvoir, entrent en dialogue avec l’analyse de la performance des textes et des images dans la société politique. Il souhaite ainsi étudier ce que le pouvoir fait des discours et, par effet retour, ce que les discours font au pouvoir. Le projet entend montrer comment l’expression visuelle et textuelle des administrateurs et magistrats de l’État structurent les arcanes du pouvoir, agencent des dispositifs de décision, de domination, de conseil, d’arbitrage et de négociation, mais aussi modifient les imaginaires des individus-collectifs que sont les institutions. L'hypothèse principale de travail consiste à montrer que la société administrative, pointe avancée de la société politique, forme un groupe professionnel relativement cohérent à l'échelle continentale qui trouve les ferments de son unité dans sa représentation, son instrumentation de savoirs experts et la matérialité spécifique des objets du politique qu'il manie. Cette société administrative forme ainsi, selon J. Ferrer-Bartomeu, un troisième corps du roi, distinct du corps mortel du souverain et de son corps mystique, tabernacle fragile de la Majesté.
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Écriture diplomatique et burocratisation25 Oct25 Oct...
Le développement de la résidentialité des ambassadeurs à la charnière des périodes médiévale et moderne entraîne l'essor de la dépêche diplomatique, nouveau type d'écrit politique aux fonctions complexes. La démultiplication des postes à l'étranger, leur indispensable coordination et l'abondance et la régularité des correspondances ainsi établies favorisent en retour une bureaucratisation progressive de la gestion de l'appareil diplomatique de l'État, mise en évidence par les travaux de M. Haehl pour le premier XVIIe siècle ou John C. Rule et Ben S. Trotter pour le ministériat de Torcy (1696-1715). Dans ce contexte, la dépêche diplomatique n'échappe à un processus de normalisation, dans sa forme, comme dans son style et son contenu, qui fait l'objet des réflexions qui seront présentées. Portée par une consolidation des pratiques d'écriture, cette normalisation semble dès la fin du XVIe siècle une nécessité pour les auteurs de traités sur l'ambassadeur, qui en dessinent les contours généraux. Elle passe aussi par la diffusion de modèles d'écriture à travers la publication de grandes correspondances diplomatiques dans le premier XVIIe siècle. Elle est enfin systématisée par les bureaux du secrétariat d'État des Affaires étrangères à travers une véritable pédagogie de l'écriture diplomatique qui se met en place au XVIIIe siècle à destination des ambassadeurs inexpérimentés.
En savoir plusÉcriture diplomatique et burocratisation25 Oct25 Oct...Le développement de la résidentialité des ambassadeurs à la charnière des périodes médiévale et moderne entraîne l'essor de la dépêche diplomatique, nouveau type d'écrit politique aux fonctions complexes. La démultiplication des postes à l'étranger, leur indispensable coordination et l'abondance et la régularité des correspondances ainsi établies favorisent en retour une bureaucratisation progressive de la gestion de l'appareil diplomatique de l'État, mise en évidence par les travaux de M. Haehl pour le premier XVIIe siècle ou John C. Rule et Ben S. Trotter pour le ministériat de Torcy (1696-1715). Dans ce contexte, la dépêche diplomatique n'échappe à un processus de normalisation, dans sa forme, comme dans son style et son contenu, qui fait l'objet des réflexions qui seront présentées. Portée par une consolidation des pratiques d'écriture, cette normalisation semble dès la fin du XVIe siècle une nécessité pour les auteurs de traités sur l'ambassadeur, qui en dessinent les contours généraux. Elle passe aussi par la diffusion de modèles d'écriture à travers la publication de grandes correspondances diplomatiques dans le premier XVIIe siècle. Elle est enfin systématisée par les bureaux du secrétariat d'État des Affaires étrangères à travers une véritable pédagogie de l'écriture diplomatique qui se met en place au XVIIIe siècle à destination des ambassadeurs inexpérimentés.
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Entre art et dévotion : les formes et les fonctions de l'encadrement fictif dans les images de la dévotion privée du Quattrocento (Italie centrale et Italie septentrionale)20 Nov20 Nov...
Séminaire mensuel avec Elizaveta Falkova, Entre art et dévotion : les formes et les fonctions de l'encadrement fictif dans les images de la dévotion privée du Quattrocento (Italie centrale et Italie septentrionale)
Répondant : Giacomo Fuk
Ce projet vise à analyser le rôle qu’a pu jouer le cadre fictif (c’est-à-dire intégré en tant que motif dans la peinture même) au niveau de l’articulation des enjeux dévotionnels et artistiques au XVe siècle en Italie. Le corpus étudié se compose d’images dont les sujets religieux sont assez communs (notamment la Vierge à l’Enfant, mais aussi l’Homme de douleurs, les saints et saintes à mi-corps) et qui sont destinées à un usage privé. Le cadre fictif est entendu au sens large en tant que motif architectural qui délimite le personnage et le circonscrit dans un lieu ; dans certaines images ce cadrage s’étend aussi au paysage. La fréquence de l’encadrement fictif et la riche variété des formes qu’il a pu prendre témoignent de son importance dans la conception et la réception de ce type d’images au XVe siècle en Italie.
L’objectif est d’étudier la polysémie du cadre fictif (symbole religieux, signe iconique, dispositif métapictural) qui se révèle dans les rapports qu’il entretient avec les autres composantes de l’image (y compris le cadre réel) aussi bien qu’à travers son rôle dans l’expérience dévotionnelle et visuelle du spectateur. En soulignant son agentivité qui se manifeste notamment dans l’instauration de ces rapports, ce travail vise à prendre en considération les statuts, les fonctions et les usages de l’encadrement fictif, qui reste souvent délaissé dans les analyses comme une convention décorative. En d’autres termes, j’analyse dans quelle mesure l’acte de redoubler l’opération du cadrage matériel au sein de l’image est indissociable des fonctions dévotionnelle et artistique de celle-ci. Peindre le cadre au sein des images de la Vierge et du Christ permettrait aux artistes de penser les propriétés du cadre pour figurer l’Incarnation et/ou affirmer la spécificité de la peinture comme art, telle est mon hypothèse. Quant aux images des saints et saintes, le partage des encadrements fictifs avec les portraits laïcs de l’époques révèle la porosité entre les iconographies sacrée et profane. En étudiant de la sorte la genèse et le développement des cadres à partir d’études de cas, je souligne la forte présence de l’intervisualité entre les genres (image dévotionnelle et portrait laïc), entre les médiums (peinture, sculpture, architecture), et enfin entre les cultures italienne et flamande.
En savoir plusEntre art et dévotion : les formes et les fonctions de l'encadrement fictif dans les images de la dévotion privée du Quattrocento (Italie centrale et Italie septentrionale)20 Nov20 Nov...Séminaire mensuel avec Elizaveta Falkova, Entre art et dévotion : les formes et les fonctions de l'encadrement fictif dans les images de la dévotion privée du Quattrocento (Italie centrale et Italie septentrionale)
Répondant : Giacomo Fuk
Ce projet vise à analyser le rôle qu’a pu jouer le cadre fictif (c’est-à-dire intégré en tant que motif dans la peinture même) au niveau de l’articulation des enjeux dévotionnels et artistiques au XVe siècle en Italie. Le corpus étudié se compose d’images dont les sujets religieux sont assez communs (notamment la Vierge à l’Enfant, mais aussi l’Homme de douleurs, les saints et saintes à mi-corps) et qui sont destinées à un usage privé. Le cadre fictif est entendu au sens large en tant que motif architectural qui délimite le personnage et le circonscrit dans un lieu ; dans certaines images ce cadrage s’étend aussi au paysage. La fréquence de l’encadrement fictif et la riche variété des formes qu’il a pu prendre témoignent de son importance dans la conception et la réception de ce type d’images au XVe siècle en Italie.
L’objectif est d’étudier la polysémie du cadre fictif (symbole religieux, signe iconique, dispositif métapictural) qui se révèle dans les rapports qu’il entretient avec les autres composantes de l’image (y compris le cadre réel) aussi bien qu’à travers son rôle dans l’expérience dévotionnelle et visuelle du spectateur. En soulignant son agentivité qui se manifeste notamment dans l’instauration de ces rapports, ce travail vise à prendre en considération les statuts, les fonctions et les usages de l’encadrement fictif, qui reste souvent délaissé dans les analyses comme une convention décorative. En d’autres termes, j’analyse dans quelle mesure l’acte de redoubler l’opération du cadrage matériel au sein de l’image est indissociable des fonctions dévotionnelle et artistique de celle-ci. Peindre le cadre au sein des images de la Vierge et du Christ permettrait aux artistes de penser les propriétés du cadre pour figurer l’Incarnation et/ou affirmer la spécificité de la peinture comme art, telle est mon hypothèse. Quant aux images des saints et saintes, le partage des encadrements fictifs avec les portraits laïcs de l’époques révèle la porosité entre les iconographies sacrée et profane. En étudiant de la sorte la genèse et le développement des cadres à partir d’études de cas, je souligne la forte présence de l’intervisualité entre les genres (image dévotionnelle et portrait laïc), entre les médiums (peinture, sculpture, architecture), et enfin entre les cultures italienne et flamande.