ANIMAL·E·S : Et si nous dansions, cohabitions ensemble?
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Cette année, l’UCLouvain a eu le privilège d’accueillir comme artiste en résidence la chorégraphe et danseuse Emmanuelle Vincent. Durant une année, elle a travaillé avec les étudiant·es du campus Artiste en résidence (AER) et les a initié·es à sa pratique artistique. Au cœur de son séminaire intitulé ANIMA·L·E·S, elle a souhaité développer un parallèle entre l’observation de l’animal dans son environnement et la recherche du geste dansé. Avec les étudiant·es, elle a questionné le rôle de la danse comme vecteur de connexion à son propre corps et celui des autres : peut-on renouer avec son animalité à travers la danse ?
Emmanuelle Vincent est marquée par notre relation en tant qu'être vivant aux autres êtres qui nous entourent, par nos façons d’habiter la terre, de cohabiter avec ces autres formes de vie. Pour l’artiste, il importe que l’humain s’interroge sur sa difficulté à reconnaître aux autres le statut d’habitants de la terre, elle-même épuisable et épuisée par l’humanité suprématiste. Elle se questionne sur comment vivre le fait d’être vivant ; comment partager l’espace "territoire", accepter de faire de la place, apprivoiser et se laisser apprivoiser ?
Pour aborder cela, Emmanuelle a exploré avec les étudiant·es un langage chorégraphique. Plus précisément un dialogue chorégraphique, centré sur l’espace vital, l’espace du souffle, l’espace de la rencontre, l’espace proxémique. Elle a développé un langage chorégraphique qui puise dans les techniques de la danse contemporaine et celui du monde animal. Il s'agissait de reconnaître dans l’observation du mouvement animal, par la vidéo notamment, les formes de mouvement qui résonnent pour chaque personne qui participe à la recherche artistique.
Pour participer à ce séminaire aucun prérequis en danse n'était nécessaire. L’observation de l'animal et l’expérimentation ont été au cœur du séminaire avec pour ambition finale la création de solos pour chaque étudiant·e et une présentation collective au Musée L, intitulée "ANIMAL·E·S. Et si nous dansions, cohabitions ensemble?".
“Je souhaiterais encourager l’étudiant·e à envisager sa pratique de manière intermédiale, chaque étudiant·e sera ainsi encouragé·e à développer des récits corporels et plastiques ; l’action physique et la dimension plastique étant interdépendantes. Le geste, le mouvement, le son corporel ou le son vocal seront autant de matériaux à expérimenter dans le cadre d’une action performative.”
"ANIMAL·E·S. Et si nous dansions, cohabitions ensemble?" la fresque collective présentée en cloture de la résidence
Qu'en pensent les étudiant·es?
Quelques jours après la présentation au Musée L, Chloé et Gaby, étudiantes en langues romanes et en anthropologie reviennent sur le Campus artiste en résidence et sur ce que ce cours pas comme les autres leur a apporté, personnellement et collectivement.
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Emmanuelle VINCENT, française, née en 1978, est une chorégraphe, danseuse, pédagogue et vidéaste active dans les domaines de la danse et des arts visuels. Bruxelloise depuis dix-huit ans, elle s’est construite une solide formation universitaire et artistique. Diplômée d’Etudes approfondies en arts du spectacle (Sorbonne nouvelle – Paris 3), elle enrichit sa formation artistique de multiples expériences, comme stagiaire danseuse à la Sydney dance company ou stagiaire comédienne au Théâtre du soleil (avec Ariane Mnouchkine). Sa recherche constante d’ouverture vers différentes formes du mouvement l’amène à se former en danse traditionnelle vietnamienne et en yoga (diplômée par l'Association pour Yoga et Méditation en Inde). Spécialisée dans le travail au sol, elle recherche son ancrage à la terre et dans le monde animal.
Lire l'entretien d'Emmanuelle Vincent pour le magazine TRACES#5 →
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