Midis de l'année en cours

This paper explores the economic practices of feminist businesses (FBs) operating within neoliberal market structures, challenging the capitalocentric assumption that these businesses are inevitably co-opted by capitalism. Using a mixed-methods approach, this study draws on qualitative interviews with 53 feminist entrepreneurs based in Europe and North America, supplemented by survey data. The open-ended interviews allow participants to define feminist economic practices in their own terms, revealing diverse and often contradictory approaches to "doing feminism" in business. The data is analyzed using NVivo, with a focus on identifying recurring themes, tensions, and innovations in how feminist values are operationalized. The analysis is guided by the diverse economies framework (Gibson-Graham 2014), which aims to make alternative economic activities visible, without over-relying on binary categorizations of capitalist versus anti-capitalist practices.

Katharina Seeber - Doctorante au CIRTES

Résumé :
The presentation will discuss initial results and analyses of a study, which aimed at understanding the wider perspectives and narratives surrounding le « harcèlement de rue », i.e. street harassment, in francophone Belgium. Scholars such as Fileborn and Vera-Gray have previously pointed out the discrepancies in definitions and namings when it comes to street harassment. This leads to difficulties in harmonising research results and analyses, as well as policy responses regarding how street harassment is being dealt with, including from a legal perspective. While Vera-Gray has theorised the term to be a « men's stranger intrusion », and Gayet-Viaud coined it an « incivility », the societal or « colloquial » perspectives of what street harassment entails, how people define it, both in terms of victims and non-victims, and whom is concerned, are currently underexplored. What Vera-Gray's theorising of street harassment as an intrusion - based on the reframing of previous work on violence against women - and Gayet-Viaud's ethnographic fieldwork, and consequent framing street harassment as incivilities, have in common, is that both are largely top-down definitions and namings of street harassment. In order to deepen the understanding of street harassment, the research undertaken in this study wishes to take a bottom-up approach, by providing an examination of the popular expression of "le harcèlement de rue" in francophone Belgium, as well as narratives surrounding it. The presentation will showcase preliminary results and analyses based on observations conducted on an interactive exhibition, which hoped to shed awareness on street harassment, and data from questionnaires handed out during the exhibition.

La présentation sera en anglais mais les questions-réponses pourront être en français.

Noémie Emmanuel - Doctorante au CIRTES

Je présenterai un chapitre de ma thèse doctorale en cours d'écriture, sur les trajectoires de personnes mal-logées à Bruxelles. Ce sera l'occasion d'illustrer, à partir d'une étude de cas, de quelle manière ma démarche méthodologique, qui allie étude de "carrière institutionnelle" (Becker, 1985) et configuration d'acteurs (Elias, 1993), permet d'en apprendre davantage sur le fonctionnement des dispositifs publics de maintien aux logement des allocataires sociaux. Nous suivrons la trajectoire de Monsieur Diallo, bénéficiaire du revenu d'intégration social, qui se trouve engagé dans une procédure d'expulsion pour dette locative. Cette étude de cas nous permettra d'interroger 1. les conflits d'interprétation entre intervenants sociaux ; 2. le rôle du bailleur dans la carrière institutionnelle du locataire 3. les inégalités d'accès au droit qui distinguent bailleur et locataire.

Marie Carlier (Assistante Doctorante - École des sciences du travail – TRAV - IACCHOS - CIRTES) nous présente sa recherche.

Je présenterai les résultats intermédiaires de ma recherche doctorale, recherche portant sur l’humour au travail.

La méthodologie utilisée est celle du shadowing : une sorte d’ « observation en tête-à-tête ». J’observe ici les travailleurs et travailleuses dans la diversité de leurs activités professionnelles et l’humour qu’ils et elles produisent en interaction. Mon terrain actuel est un commissariat de police en Belgique, et plus spécifiquement le service d’intervention d’une zone de police d’une grande ville.
Je présenterai mes deux axes de recherche : l’humour agissant comme révélateur de tensions relatives aux conditions de travail, et l’humour en lien avec la socialisation et la construction identitaire. De manière transversale, une attention particulière est accordée au genre afin de comprendre comment l’humour (dé)construit le genre à travers les interactions humoristiques, et comment cet humour impacte les rapports sociaux dans les organisations.

L’intervention vise à introduire les concepts fondamentaux des intelligences artificielles, leur fonctionnement et la manière dont elles apprennent.  Le rôle de l’IA dans la recherche, ainsi que ses applications générales et spécifiques, seront explorés. Des points de vigilance éthiques, écologiques et juridiques seront présentés, ainsi que les défis associés. Une attention particulière sera accordée aux outils d’IA les plus pertinents pour la recherche (ex. Whisper). Les participants seront invités à partager leurs propres expériences d’utilisation de l’IA et à échanger leurs point de vues et réflexions à ce sujet.

Intervenante : 
Manuela Guisset (Louvain Learning Lab – Conseillère pédagogique – Cellule numérique)

Carola Ruth TITO Velarde (CIRTES) nous présente sa recherche.

Titre : Soutenabilité de l’agriculture familiale au sein d’écosystèmes boliviens. L’économie sociale et solidaire comme moteur vers une transition agroécologique

Résumé :

L’agriculture familiale est un opérateur central de l’économie sociale et solidaire en Bolivie et un secteur clé pour la réduction de la faim et de la pauvreté. L’hétérogénéité des caractéristiques de cette agriculture exige une compréhension approfondie de ses pratiques, logiques et dynamiques, si l’on veut soutenir sa transition vers des modèles d’agriculture durable. La recherche propose cette analyse, et celle des facteurs externes contribuant à cette transition, à partir d’une approche socioéconomique, associant des méthodes quantitatives et qualitatives.

Nabil Sheikh Hassan (FOPES) nous présente sa recherche intitulée "Evolution des inégalités de revenus en Belgique à travers les Distributional National Accounts (1995-2018)"

Résumé : L'évolution des inégalités des revenus peut différer selon le concept utilisé (revenus du marché, revenus taxables, revenus disponibles), l'unité d'analyse (individus, ménages sociaux ou fiscaux), les sources de données (enquêtes, données fiscales, ...) ou les indicateurs. La méthodologie des Distributional National Accounts (DINA) permet de distribuer l'entièreté des revenus nationaux, avant et après les impôts, sur la population d'un pays. Elle permet dès lors de suivre l'évolution des inégalités de revenus de manière complète. Nous proposons de livrer les premiers résultats de cette méthodologie appliquée à la Belgique et les défis qu'il reste pour affiner les résultats.

Guylord Kakenza Kitumba, Professeur associé à l'Université de Kinshasa et post-doc à l’Université de Namur, animera le séminaire

Déterminants sociodémographiques et structurels du coping entrepreneurial des micro-entrepreneurs
Guylord KAKENZA KITUMBA*
Marcus DEJARDIN**
Justin MBWAKA*

Résumé

Dans cette étude, nous rapprochons les caractéristiques sociodémographiques des micro-entrepreneurs et structurelles de leurs microentreprises et l’exploitation de pratiques de coping entrepreneurial ([1][1]). Nous avons collecté les données auprès d’un échantillon aléatoire proportionnel aux effectifs par branches d’activités et par Commune, de 663 micro-entrepreneurs informels de Kinshasa. Les résultats obtenus indiquent que toutes choses égales par ailleurs, les caractéristiques sociodémographiques des propriétaires-dirigeants et les aspects structurels des microentreprises ont un lien significatif avec le nombre et le choix des pratiques de coping entrepreneurial des micro-entrepreneurs. Nous avons constaté que le nombre des pratiques de coping entrepreneurial exploitées serait plus lié à la structure de la microentreprise qu’aux caractéristiques sociodémographiques du chef d’entreprise. Nous avons également constaté que le recours/non recours aux pratiques de coping entrepreneurial d’ordre financier est fonction à la fois, des caractéristiques sociodémographiques des micro-entrepreneurs et structurelles de leurs établissements ; tandis que le recours/non recours aux pratiques de coping entrepreneurial d’ordre matériel est plus lié aux caractéristiques sociodémographiques des propriétaires-dirigeants qu’aux aspects structurels de leurs microentreprises. Ces résultats sont discutés et donnent des perspectives pour des recherches futures.

Mots-clés : Coping entrepreneurial, microentreprises, Kinshasa, informel

^{* Université de Kinshasa}

^{** Université de Namur & Université catholique de Louvain
([1][1]) Dans le cadre de cette étude, nous désignons par pratiques de coping entrepreneurial ou simplement le coping entrepreneurial, l’ensemble des pratiques basées sur des relations interpersonnelles informelles, exploitées ou développées par les propriétaires-dirigeants des microentreprises informelles, pour faire face aux difficultés de leurs entreprises, notamment celles liées au non-accès aux ressources financières et matérielles dans les structures formelles, à la concurrence déloyale, à la corruption et à d’autres difficultés conjoncturelles et structurelles rencontrées dans leurs activités}.

Sophie Thunus, Professeure (UCLouvain, CIRTES / IRSS) nous présentera :

Telling Meetings
Sophie Thunus & Caroline Godart

Abstract :
Meeting is essential to political action. Social movements unfold through meetings (Haug 2014) and meeting is a central practice in policy making (Freeman 2019). As researchers, meetings are ubiquitous to our lives too: we love or hate them, often complain that they are inefficient (Allen et al. 2014) ... and yet we keep organizing meetings.

Why? What do we do in meetings? What do meetings do to us? To others and to the processes we are involved in? In our experience, addressing these questions through academic writing has proved to be challenging: on the one hand, academic thinking has a preference for the analytical, which forces us to break down our thinking into bits and pieces. Hence scientific publications spatialize our vision of meetings: they provide us with parts of the score but they also prevent us from getting the rhythm, that is, from experiencing a meeting in its essence, which is not spatial, but temporal, durational (Bergson 2012). On the other hand, academic production requires contextualization: the observed meetings are located in one specific field. But how can a meeting be situated in its context without losing our sense for what is happening through the meeting? How can we prevent the meeting process from vanishing into the meeting context?

In this article we suggest that a meeting does not exist outside the narrative it inscribes within each of its participants. Therefore, we offer (quite literally) the story of a meeting, told from the viewpoint of one participant, who turns out to be one of this article’s authors. The story (see below: « Zooming In: The Story of a Meeting ») is based on research and encapsulates empirical observations: first, direct observation of virtual and face to face meetings in the field of health policies from 2009 onwards; second, semi-structured interviews with these meeting participants; and third, the results of a survey on virtual meetings in academia that we carried out in April 2020. Through this survey, 814 meeting participants provided us with quantitative and qualitative data about their experience of virtual meetings.

This personal account of a fictional meeting is then used as a basis to reflect on how it improves our understanding of meetings, in particular with regard to the meaning it holds to its participants. The latter doesn’t only rest in the words that are spoken, but emerges from personal experiences of what is said and of how it is said.

By telling such a personal experience, the story reveals a phenomenon that is very specific to meetings: that of a socially produced encounter between separated, individual pasts. This encounter unfolds in a shared present, a collective discussion that follows unpredictable directions (Bergson 2014) although it is framed by social artifacts (Arendt 1998). But once the meeting has happened, the meaning is there, the story is written: it is embodied by the participants who carry this story everywhere and behave accordingly. This story is as powerful as it is hard to grasp. And maybe that’s the reason why we keep attending boring and inefficient meetings.